Droits de douane : quand Trump supprime des taxes, «c'est encore un tremblement de terre», juge Bayrou

Venu en Seine-et-Marne vendredi pour apporter son soutien à des filières susceptibles d'être impactées par des droits de douane américains, le Premier ministre François Bayrou a évoqué un "tremblement de terre" après les premières annonces de Donald Trump, et "encore un tremblement de terre" quand il a annoncé son revirement.
Le Premier ministre François Bayrou s'est rendu vendredi matin à la foire aux fromages et aux vins de Coulommiers en Seine-et-Marne pour précisément apporter son soutien à des filières susceptibles d'être impactées par des droits de douane. Les producteurs "ne sont pas tout seuls, le gouvernement est là pour les aider et les soutenir", a-t-il assuré après avoir participé à des dégustations aux nombreux stands de la foire.
"Une certaine organisation du monde qui s'effondre"
Pour François Bayrou, "une crise, c'est une certaine organisation du monde qui s'effondre ou qui est dans l'incertitude parce que, quand le président des États-Unis ajoute des taxes, c'est un tremblement de terre et quand le président des Etats-Unis, 48 heures après, supprime des taxes, c'est encore un tremblement de terre", a-t-il jugé. "Surtout que, sans qu'on s'en aperçoive (...) il laisse quand même des taxes qui sont aujourd'hui tout à fait plus importantes que ce qu'elles étaient avant", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a estimé que la crise allait rendre "d'autant plus difficile" à traiter les "déséquilibres que le France traîne depuis des décennies". "Nous allons traiter un à un tous les problèmes qui se posent à la France", a-t-il cependant assuré en renvoyant notamment à une conférence gouvernementale sur les finances publiques qu'il tiendra mardi 15 avril.
Pas d'augmentation d'impôt
"Mardi nous allons exposer tous les risques aux Français pour les partager avec eux", a-t-il dit. Mais il exclut d'augmenter les impôts ou de laisser filer les déficits face au probable ralentissement de la croissance, et donc des recettes fiscales, qui sera provoqué par "la guerre commerciale" déclenchée par les Etats-Unis.
"Nous sommes le pays du monde dans lequel il y a le plus d'impôts et le plus de dépenses publiques que nous finançons en effet par des prélèvements, mais aussi par du déficit, c'est à dire par de la dette et ceci n'est pas du courage", a-t-il affirmé.