Après plusieurs cafouillages, elle a voulu clarifier son projet. Marine Le Pen ne renonce pas à la sortie de l'Euro, du moins en tant que monnaie unique. "Je vais engager des négociations [avec l'Union européenne, ndlr] sur tout une série de sujets, notamment notre liberté commerciale, la supériorité de nos lois, la maîtrise de notre frontière et cette monnaie unique", a-t-elle confirmé lundi au micro d’Europe 1, indiquant vouloir passer à un "Euro monnaie commune".
Une marche arrière ? Et pourtant, ce week-end, au Front national, on ne savait plus sur quel pied danser. L'accord signé avec Nicolas Dupont-Aignan semblait renvoyer la sortie de l'Euro aux calendes grecques. Marion Maréchal-Le Pen, invitée dimanche du Grand Rendez-vous d’Europe 1, parlait d'une négociation qui ne débuterait pas avant 2018, et prendrait plusieurs mois, voire plusieurs années. Et tout cela pendant que d'autres élus FN expliquaient que rien n'avait changé, pas la moindre virgule. "Cela traduit, selon un frontiste, l'embarras qui entoure ce boulet du projet". Marine Le Pen tente, aujourd'hui, donc, de remettre les points sur les "i", de ne pas donner l'impression qu'elle fait marche arrière en plein entre-deux-tours.
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Un calendrier variable. La candidate affirme que seul le calendrier est amené à changer, alors que la sortie de l'Euro devait faire l'objet d'un référendum six mois tout juste après l'élection. Désormais, il n'y a plus vraiment d'échéance. "Les négociations prendront un certain nombre de temps, j’ai fixé 6 mois, mais après tout, si ça dure 8 ou 10 mois c’est pas le sujet. L’important, c’est d’obtenir gain de cause pour que la monnaie unique se transforme en monnaie commune", a-t-elle indiqué, toujours sur Europe 1. Marine Le Pen promet une transition en douceur donc de la "monnaie unique" vers une "monnaie commune".
Euro et franc en activité. Un vocabulaire qui cherche à rassurer, mais qui est difficilement compréhensible. En clair, utiliser l'Euro comme monnaie commune, cela voudrait dire que l’on revient au franc dans nos portefeuilles pour l'usage quotidien. La Banque de France reprendrait alors les commandes mais resterait tout de même liée aux autres pays de la zone Euro pour que la monnaie européenne demeure en activité en France pour les grandes entreprises qui exportent à l’étranger. Un système complexe, donc, que Marine Le Pen a bien du mal à clarifier.