C'était une prise de parole attendue, pour entériner le passage à l'acte II du quinquennat : mercredi, pendant une heure, Édouard Philippe s'est adressé aux députés lors de sa deuxième déclaration de politique générale. Avec un focus sur l'écologie et des éléments de son parcours personnel, son discours avait pour objectif de coller à la feuille de route fixée par Emmanuel Macron et renouer avec le rythme des réformes, analyse notre éditorialiste politique Michaël Darmon.
"Avec son discours de politique générale, Édouard Philippe a tenté de répondre à la feuille de route que lui a donné Emmanuel Macron, c'est-à-dire avec un discours qui ne soit pas simplement un catalogue de mesures mais en y mettant de la densité et de la vision, voire une dimension personnelle. Pour lui, c'est compliqué car il est plus raide et avec un talent oratoire qui n'est pas forcément celui que l'on pourrait espérer.
>> De 17h à 20h, c’est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1. Retrouvez le replay ici
De ce point de vue-là, il a tenté de le faire, notamment lorsqu'il a déroulé un plaidoyer en faveur de sa nouvelle conviction environnementale, en réponse au procès qui lui a été fait sur son passé de cadre chez Areva et de maire de ville industrielle. 'J'ai mis du temps à considérer que ces enjeux étaient aussi importants que la sécurité ou la défense de l'emploi', a-t-il expliqué. Au total, 21 minutes ont été consacrées à l'écologie, au début de sa prise de parole.
>> LIRE AUSSI - Impôts, écologie, retraites, PMA… Ce qu'il faut retenir du discours de politique générale d'Édouard Philippe
Édouard Philippe a repris peu ou prou les mots qu'avait employés Emmanuel Macron face aux jeunes, à la veille des élections européennes, sur cette conversion à l'écologie. Surtout, il a voulu mettre, en fronton de son discours, la thématique de l'urgence car la vie gouvernementale est à l'arrêt depuis la crise des 'gilets jaunes' et le grand débat national, une période qui s'est étalée de mi-novembre à fin avril. Pour lui, il faut relancer la machine à réformes. Et dans ce domaine, le calendrier est extrêmement chargé."