Le Premier ministre Edouard Philippe a affiché vendredi sa détermination à ne pas laisser "s'enkyster" les "Zad" ("zones à défendre") occupées par des militants, disant assumer le risque d'"impopularité" à les évacuer.
"Nous avons trop longtemps accepté qu'ils les occupent". L'exécutif s'est engagé à évacuer à l'issue fin mars de la trêve hivernale l'emblématique Zad de Notre-Dame-des-Landes. Mais de nombreuses autres zones de projets sont occupées par des opposants, et le gouvernement est particulièrement vigilant sur le futur site d'enfouissement des déchets nucléaires de Bure (Meuse).
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"Nos responsabilités nous voulons également les assumer face à ceux qui occupent illégalement des zones. Et dont je constate que nous avons trop longtemps accepté qu'ils les occupent", a déclaré Edouard Philippe vendredi lors d'un discours sur la sécurité, la justice et la défense à Paris.
D'autres Zad à évacuer. "Si nous voulons éviter que ces choses se reproduisent, il faut donc que nous fassions en sorte que les procédures administratives soient menées peut-être un peu plus rapidement qu'aujourd'hui, et que nous ne laissions pas des zones s'enkyster sur des parties du territoire national", a-t-il affirmé, soulignant qu'il est "bien délicat de traiter" les cas quand l'occupation des lieux se prolonge. Les évacuations de ZAD - détournement de l'appellation officielle 'zone d'aménagement différé' en 'zone à défendre' - "ça viendra", a-t-il assuré.
Prêt à être impopulaire. Le Premier ministre s'est dit "prêt" à assurer "des moments d'impopularité", ironisant sur sa récente décision d'abaisser la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires. "Je vous dirais volontiers que celui qui a pris la décision d'abaisser la vitesse sur nos routes bidirectionnelles sans séparateur à 80 km/h y est prêt", a-t-il poursuivi, alors que les sondeurs soulignent l'effet de cette décision dans la récente baisse du Premier ministre dans les sondages. "Voilà. Ça m'a fait du bien de vous le dire", a lancé Edouard Philippe après une courte pause, déclenchant les rires de la salle.