Le Premier ministre Édouard Philippe a présenté lundi la stratégie industrielle de l'"Etat partenaire", en précisant notamment le fonctionnement du fonds de 10 milliards d'euros voulu par Emmanuel Macron pour l'industrie.
L'industrie, un outil de "reconquête" économique. Ce fonds public, qui "sera opérationnel au 1er janvier 2018", "sera alimenté en cash par le produit des récentes cessions de participations dans Engie et Renault", d'un peu moins de deux milliards d'euros. Le solde, soit environ 8 milliards d'euros, sera constitué "de participations publiques n'ayant pas vocation à être cédées mais versant des dividendes réguliers", a expliqué le Premier ministre, lors d'un discours prononcé sur un site de l'équipementier automobile Valéo à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Édouard Philippe a défendu l'industrie comme un outil de "reconquête" économique, mais égratigné au passage sans le nommer l'ancien ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.
"État partenaire". "Par-delà les odes à l'industrie et les slogans du redressement productif, on a souvent privilégié la communication colbertiste aux actes d'un Etat partenaire", a jugé le chef du gouvernement. Il a défendu "une ouverture franche à l'Europe", faisant "un plaidoyer en faveur de notre politique européenne de l'industrie". Sans tomber dans la "naïveté": "Nous n'hésiterons pas à monter au créneau en cas de menace d'OPA sur des champions français" et ce "dans tous les secteurs".
Soutien de l'Etat pour la voiture autonome. Le Premier ministre a annoncé un nouvel "audit" des 14 "comités stratégiques de filières" hérités du quinquennat Hollande. Il a toutefois d'ores et déjà garanti le soutien de l'Etat dans les domaines de la voiture autonome - avec la nomination d'Anne-Marie Idrac comme "haute responsable" - et des batteries électriques. Il a également indiqué qu'"un renforcement de notre dispositif public d'accompagnement et de financement à l'export" serait annoncé dans les prochaines semaines.