Un dérapage budgétaire est "probable, je pense même que c'est un risque extrêmement fort", a estimé Edouard Philippe, mardi sur franceinfo. "Avant de devenir Premier ministre, j'avais des doutes. Maintenant que je suis Premier ministre, j'ai des doutes encore plus sérieux", a-t-il insisté.
Et pour lui, la faute en revient à ses prédécesseurs : "J'espère que le précédent gouvernement a intégré dans le budget 2017 l'ensemble (...) des décisions qu'il (a) prises dans le premier semestre, c'est-à-dire avant de passer la main." Il "est assez facile dans les quelques mois qui précèdent une élection (...) de lâcher un certain nombre de décisions dures à tenir et ensuite ce (sont) les autres qui gèrent", a poursuivi le Premier ministre.
Edouard Philippe recevra le 1er juillet un audit de la Cour des comptes sur l'exécution du budget 2017, qui déterminera "si nous (sommes) sur une trajectoire qui permettait d'arriver à 2,8% ou si nous (sommes) au-dessus". "Si nous sommes au-dessus, il va y avoir toute une série de mesures", a-t-il averti, ajoutant qu'il "pense qu'il n'y aura pas" de collectif budgétaire pour redresser les comptes, sans pour autant exclure cette hypothèse.
"Une fois qu'on aura le panorama complet, objectif, stabilisé de la situation budgétaire, il faudra qu'on regarde comment on passe la fin de l'année et ensuite comment on construit" la suite du quinquennat, a résumé le Premier ministre.
De son côté, la Commission européenne a mis en garde la France fin mai, estimant que son déficit public resterait au-dessus du seuil des 3% du PIB en 2017.