Édouard Philippe soutient la volonté de Michel Barnier de pleinement «gouverner» face à Emmanuel Macron

Édouard Philippe
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avec AFP // Crédit photo : Ludovic MARIN / AFP
Invité de BFMTV ce mercredi soir, le maire du Havre et candidat à l'élection présidentielle 2027, Édouard Philippe, a renouvelé son soutien à Michel Barnier. Il a également affirmé que les députés et sénateurs Horizons "ont envie de faire en sorte que ce grand rassemblement qui va de la droite conservatrice à Renaissance soit le plus solide possible". 

Édouard Philippe a renouvelé mercredi son soutien à Michel Barnier, appuyant la volonté du nouveau Premier ministre d'assumer la plénitude des fonctions de chef de gouvernement face au président de la République. "Présider, en Ve République, ce n'est pas inaugurer les chrysanthèmes. Mais ce n'est pas gouverner".

Michel Barnier à Matignon, "très bon choix du président" pour Édouard Philippe

"Il faut que le président préside, que le gouvernement gouverne, Michel Barnier a parfaitement raison de souligner cette nécessité et je le soutiens totalement dans cette lecture", a déclaré Édouard Philippe sur BFMTV. Édouard Philippe a qualifié de "très bon choix du président" la nomination à Matignon de l'ancien commissaire européen de 73 ans, qu'il a reçu mercredi à Reims dans le cadre des journées parlementaires de son parti, Horizons. Michel Barnier s'est dit "très touché par l'accueil" et a indiqué qu'il y aurait "bien sûr" des représentants de ce parti dans son gouvernement.

"Les députés et les sénateurs Horizons ont envie de faire en sorte que ce grand rassemblement qui va de la droite conservatrice à Renaissance, ce socle sur lequel Michel Barnier essaie de s'appuyer pour gouverner, qui fait environ 235 députés, soit le plus solide possible", a insisté Édouard Philippe qui, contrairement à son habitude, n'a pas cité la gauche sociale-démocrate. Il a "vigoureusement contesté" le fait que le gouvernement soit à la merci du Rassemblement national.

 

"Le Nouveau Front populaire tout seul ne peut pas voter de motion de censure contre le gouvernement. Le Rassemblement national --et ses alliés-- tout seul ne peut pas démettre le gouvernement. Et donc pour le démettre, le censurer, il faudra que le NFP et le RN se mettent d'accord", a-t-il argumenté. Le maire du Havre a par ailleurs jugé "inédite et périlleuse" la situation politique et budgétaire. "Les derniers mois ont montré un budget qui dérapait. C'est un fait", a-t-il dit.

Comme BFMTV lui demandait si le budget, dans une telle configuration politique, pourrait ne pas être voté, et si les taux d'intérêt ne pourraient pas alors exploser, avec des attaques contre la France sur les marchés financiers, Édouard Philippe a jugé ce "scénario pas impossible". Il a mis en garde contre toute hausse d'impôt, après que Michel Barnier a dit vouloir plus de "justice fiscale". Et s'est montré ouvert à une amélioration de la réforme des retraites si la "philosophie" --"travailler plus longtemps"-- n'était pas remise en cause.

Édouard Philippe s'est également à nouveau prononcé contre la suppression de l'Aide médicale d'État, sujet de friction récurrent parmi les macronistes, une "très mauvaise idée" selon lui.