Un jour, un déplacement. C'est la stratégie de Gabriel Attal depuis sa nomination à Matignon. Pas-de-Calais, commissariats, écoles, hôpital... Samedi, le Premier ministre était en déplacement au CHU de Dijon avec sa ministre de la Santé, Catherine Vautrin, où il a annoncé une enveloppe de 32 milliards d'euros sur cinq ans pour répondre à une crise du secteur. Mais de très nombreux chantiers attendent Gabriel Attal et son gouvernement.
Comme le disait Emmanuel Macron avant le début du Conseil des ministres vendredi : "Au travail !". Et les Français sont bien d'accord et espèrent des résultats dans bien des domaines. Europe 1 est allée à leur rencontre, pour leur demander quelle est leur priorité. "Le pouvoir d'achat", répond d'emblée une jeune femme, "parce que je pense que c'est de plus en plus difficile pour les Français et c'est une urgence absolue depuis des années." "Pour les retraités, il faut augmenter la retraite et surtout empêcher d'augmenter la taxe sur l'électricité", ajoute un passant.
Quant à cette Parisienne, elle voudrait que le gouvernement priorise "l'éducation, c'est la base de tout et on devrait commencer par les plus jeunes. On voit bien que ça se dégrade." Pour cet homme, la priorité serait "la sécurité, il y a un décalage entre ce que fait le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Justice." Enfin, "le logement. Je trouve quand même aberrant que des gens qui travaillent n'arrivent pas à se loger", explique une passante.
"Aujourd'hui, ce qui manque, c'est la perspective d'un cap"
Beaucoup d'attentes. Mais pour le politologue Jean-Christophe Gallien, avant de définir ses priorités, ses premiers grands chantiers à la tête du gouvernement, Gabriel Attal doit déterminer la politique qu'il souhaite mener. "Aujourd'hui, ce qui manque, c'est d'avoir la perspective d'un cap, d'une direction", analyse-t-il. "On a vu une association avec des personnalités politiques qui viennent de droite. Est-ce que ça veut dire qu'on va vers une politique de centre droit, voire de droite, alors qu'on était dans des choix d'équilibre qui parfois perdait un peu le public, c'est-à-dire entre la gauche, la droite, entre libéral et conservateur ? C'est de trouver une ligne qui aujourd'hui est un peu perdue, ou en tout cas malmenée."
Selon les experts, le gouvernement Attal sera surtout un gouvernement de combat électoral avec l'échéance des européennes en juin prochain. Aujourd'hui, la majorité est bien derrière le Rassemblement national dans les sondages. La priorité numéro un de Gabriel Attal sera donc de combler le retard sur son concurrent Jordan Bardella.