Les écologistes étaient attendus au tournant mais ils ont une nouvelle fois succombé à leurs vieux démons. Leur université d'été a une nouvelle fois été l'occasion d'afficher leurs divisions dans des "débats inutiles", dixit la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Emmanuelle Cosse. Qui a une nouvelle fois appelé à l'unité après trois jours de débats houleux.
"Lorsque les écologistes sont rassemblés, ils sont forts". "Ce que je veux retenir de ces journées d'été, c'est notre mobilisation pour que la COP 21 soit une réussite, notre mobilisation pour que les enjeux du dérèglement climatique soient compris et surtout se souvenir que, quand les écologistes font de l'écologie et lorsqu'ils sont rassemblés, ils sont forts", a déclaré Emmanuelle Cosse pour conclure cette université d'été à Villeneuve d'Ascq, près de Lille. "Je dis simplement, gentiment mais également fermement qu'il est temps d'entrer en campagne pour les élections régionales, il est temps d'aller au devant de nos concitoyens, de montrer ce que nous sommes capables de faire dans ces régions et de ne pas perdre notre temps à des débats inutiles", a-t-elle insisté, applaudie par les militants.
Quelle stratégie pour les élections régionales ? Durant ces trois jours, les écologistes se sont déchirés sur la question des alliances pour les régionales des 6 et 13 décembre. Si les militants ont choisi dans toutes les régions de se présenter en autonomie vis-à-vis du PS, ils doivent encore choisir s'il s'allieront avec des partis du Front de gauche, y compris dans les deux régions où le Front national pourrait remporter la mise (Nord-Pas-de-Calais/Picardie et PACA).
C'est sur ce choix que les cadres écologistes se divisent. Une partie des parlementaires, dont le sénateur Jean-Vincent Placé et la députée de Picardie Barbara Pompili ou encore les députés François de Rugy et Denis Baupin, ont signé un texte dénonçant ces "alliances avec la gauche protestataire" au "risque de détruire l'écologie politique". "Ce sont les militants qui choisissent", a rétorqué Sandrine Rousseau, tête de liste en Nord-Pas-de-Calais/Picardie.
La conférence sur le climat reléguée au second plan. La COP 21, l'autre gros dossier de la rentrée pour les écologistes, est presque passée au second plan malgré la venue du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Concernant cette conférence climat qui se tiendra à Paris en décembre, Emmanuelle Cosse a lancé: "ce que nous attendons des mois qui arrivent, c'est de la cohérence et de la constance, notamment que la France 'exemplaire' ne soit pas seulement une formule de communication mais bien une traduction dans nos lois de finances, dans nos politiques publiques et donc un nouveau cap pour notre pays en matière de lutte contre le dérèglement climatique".