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Yanis Darras avec AFP , modifié à
La secrétaire d'État chargée de l'Europe Laurence Boone était l'invitée d'Europe 1 ce matin. Au micro de Dimitri Pavlenko, elle est revenue sur l'élargissement de l'Union européenne souhaitée par le président de la République, Emmanuel Macron. L'arrivée d'une dizaine de nouveaux pays dans l'organisation "sera un choc pour l'UE", estime-t-elle.

L'Europe à 27... Et bientôt à 37 ? Lors de sa visite au sommet de la Communauté politique européenne, l'élargissement de l'Union européenne était au cœur des discussions. Dès mercredi, le président français Emmanuel Macron a appelé l'Union européenne à repenser sa gouvernance et "inventer plusieurs formats" pour répondre aux aspirations d'adhésion de pays d'Europe de l'Est et des Balkans. 

 

Gérer les nouveaux venus

"Oui, elle (UE) doit s'élargir. Oui, elle doit être repensée dans sa gouvernance très profondément et dans ses finalités. Oui, elle doit innover sans doute pour inventer plusieurs formats et clarifier les finalités de chacun de ces formats", a-t-il déclaré". "Effectivement, la question n'est pas de savoir si on doit élargir, ni quand. La vraie question, c'est comment est-ce qu'on élargit l'UE", juge au micro d'Europe 1 la secrétaire d'Etat chargée de l'Europe, Laurence Boone. 

"Il y a dix pays qui sont dans la liste d'attente, si j'ose dire, et ça va être un gros choc pour l'Union européenne. Donc ce choc, il faut le gérer. Il faut à la fois que ces pays soient prêts à entrer dans l'UE. Ça passera par des grosses réformes et il faut qu'on les aide à les faire, mais il faut que nous, l'Union européenne, on soit prêts aussi" à les accueillir. 

"Une révolution"

Pour la ministre, cela signifie repenser les politiques actuels de l'organisation, les budgets alloués ou encore retravailler les institutions, alors même que l'Union européenne est souvent pointée du doigt par ses opposants comme trop lente, ou ne laissant pas assez de liberté aux pays membres. 

"C'est le chantier de la décennie", estime-t-elle au micro de Dimitri Pavlenko. Objectif, aider les pays qui ont fait leur demande d'adhésion, face à la menace russe. "Car il ne faut pas se tromper, la Russie fait la guerre à l'Ukraine, mais aussi à nous, l'Union européenne. L'objectif de Poutine, c'est de déstabiliser l'Union". "Donc, on dit : 'on se serre les coudes, on va mieux aider les pays qui veulent entrer dans l'Union en s'élargissant. Parce qu'il faut être clair, on les a pas assez aidés. On leur donne plein de fonds et on les aide pas à les gérer. (...) C'est une petite révolution", conclut-elle.