Les Néerlandais et les Britanniques ont commencé à voter jeudi pour élire leurs représentants au Parlement européen, les sondages laissant présager un succès des eurosceptiques dans les deux pays. Au total, plus de 400 millions d'électeurs voteront dans 28 pays pour élire 751 députés européens lors des élections européennes qui se tiennent jusqu'à dimanche.
Aux Pays-Bas, le parti eurosceptique au coude-à-coude avec les libéraux
Les résultats ne seront annoncés officiellement qu'à partir de dimanche soir, lorsque tous les pays de l'Union européenne auront fini de voter. Aux Pays-Bas, où les bureaux de vote ont ouvert à 5h30, le Forum pour la démocratie (FvD), parti eurosceptique, anti-immigration et climatosceptique est engagé dans un mano à mano avec les libéraux (VVD) du Premier ministre Mark Rutte, qui a appelé à un large rassemblement des électeurs pour faire bloc face aux populistes.
"L'UE est devenue un super-État et c'est justement le genre de chose que nous voulons arrêter", a déclaré cette semaine le chef de file du FvD Thierry Baudet. Son parti devrait remporter entre 3 et 5 sièges sur les 26 alloués aux Pays-Bas, selon les derniers sondages.
Au Royaume-Uni, le Brexit omniprésent
Au Royaume-Uni, les Britanniques ont commencé à voter à 6h dans un climat plombé par le Brexit, qui monopolise les débats politiques depuis le référendum de juin 2016. Le pays devait quitter l'UE le 29 mars mais faute d'avoir obtenu le soutien des députés, qui ont rejeté à trois reprises l'accord de sortie qu'elle avait conclu en novembre avec Bruxelles, la Première ministre Theresa May a dû repousser la date du divorce, désormais fixé au 31 octobre au plus tard.
Faute d'être sorti de l'UE dans les temps, le Royaume-Uni est contraint d'organiser les élections européennes, même si les députés britanniques pourraient ne siéger que quelques semaines au parlement européen si le Brexit se concrétise. Dans cette campagne insolite, le Parti du Brexit, de l'eurosceptique Nigel Farage, réclame une sortie de l'UE immédiate et sans accord. Ce nouveau parti, créé en février, caracole en tête des sondages. Il y a cinq ans, l'ancienne formation politique de Nigel Farage, le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKip) était arrivé en tête des élections européennes, raflant 24 sièges sur les 73 alloués au pays.
De l'autre côté de l'échiquier politique, un autre nouveau-venu, Change UK, composé de transfuges pro-UE des partis conservateur et travailliste, tente sa chance. Mais le vote anti-Brexit est dispersé entre les Libéraux-démocrates, les Verts, et les partis nationalistes Plaid Cymru, au pays de Galles, et SNP, en Ecosse, qui défendent tous un second référendum sur le Brexit, espérant renverser le résultat de 2016. Face à ces formations aux messages clairs sur le Brexit, les partis conservateur et travailliste, qui dominent la vie politique britannique, sont en difficulté.