Voitures en feu, tirs de mortiers à répétition, magasins saccagés... La France est secouée par de violentes émeutes ces derniers jours. Des événements violents qui se sont déclenchés après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier après un refus d'obtempérer lors d'un contrôle routier. Face aux images des cités en feu, et d'émeutiers parfois parfaitement organisés, le gouvernement ne veut pas tomber dans l'amalgame et refuse de dresser un lien entre émeutes et immigration. Mais du côté droit de l'échiquier politique, le constat dressé est fondamentalement différent de celui de l'exécutif.
"Il faut se méfier du syndrome Stade de France, c'est-à-dire de ne pas regarder la vérité en face. Il ne s'agit pas de tout amalgamer. Il y a sûrement des Kevin et des Matteo", parmi les émeutiers, juge ce jeudi matin au micro d'Europe 1, le président du Sénat, Gérard Larcher.
"Renouer la confiance"
"Mais poser la question au maire de L'Haÿ-les-Roses (dont le domicile a été attaqué à la voiture-bélier le week-end dernier ndlr). Dans sa commune, plus de 40% de sa population à un lien avec l'immigration. Donc il faut regarder les choses en face, se dire la vérité", juge le président de la chambre haute du Parlement.
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"Il ne faut pas que les politiques disent autre chose que ce que les Français voient. Si nous voulons renouer avec la confiance, il ne s'agit pas de nourrir je ne sais quel amalgame ou je ne sais quelle haine. Regardons les choses en face", insiste-t-il.
Trop d'argent investi dans l'urbanisme ?
Mais, alors faut-il créer un nouveau plan banlieue pour tenter d'amélioration ? Depuis plusieurs années, l'État investi massivement dans les quartiers, en se concentrant notamment sur la rénovation ou la destruction des barres HLM. "J'étais avec Jean-Louis Borloo au moment où nous avons mis en place l'Agence nationale de rénovation urbaine. Le plan banlieue a été utile. Allez voir un certain nombre de communes, ça a changé de visage. Le sujet, c'est que sans doute, nous nous sommes trop préoccupés des pierres et des murs et pas assez des hommes et des femmes qui y vivent, pour les accompagner dans ce chemin vers la République", juge Gérard Larcher.
Ce dernier prône désormais de mettre l'accent sur l'éducation pour permettre aux enfants de se sentir "appartenir à la communauté nationale".