Emmanuel Macron à Hénin-Beaumont : "la colère est là et il faut l’entendre"

Emmanuel Macron, 1280x640
Emmanuel Macron : "certains se sont tournés vers le Front national mais il ne faut pas pour autant leur promettre n’importe quoi". © KENA BETANCUR / AFP
  • Copié
Lionel Gougelot , modifié à
Le candidat à l’élection présidentielle était en déplacement à Hénin-Beaumont vendredi. 
REPORTAGE

Emmanuel Macron chasse sur les terres du FN. Le candidat à l’élection présidentielle d'En Marche se présente en rempart contre le parti frontiste, accusé "d'attiser la haine". Mais quel accueil a-t-il reçu, vendredi en déplacement dans le Nord ? Reportage.

"Je suis au PS mais j’aimerais bien rejoindre votre parti". Sur les trottoirs de la cité minière, ils sont quelques curieux à suivre Emmanuel Macron en visite, parfois surpris de pouvoir approcher l’ancien ministre aussi facilement. "Meilleurs vœux", lance le candidat à l’élection présidentielle sur son passage. "Je suis au Parti socialiste mais j’aimerais bien rejoindre votre parti", lui confie un passant. "Vous êtes le bienvenu", rétorque immédiatement Emmanuel Macron.

"Une terre de conquête". Celui qui est actuellement troisième dans les sondages ne cache pas ses ambitions. Il est dans le Nord pour ne pas laisser à Marine Le Pen le monopole de la défense des territoires délaissés de la République. "Moi, je suis ici parce que c’est une terre de conquête", explique-t-il. "Et la colère est là. Il faut l’entendre et la respecter. Elle a fait que, parfois, certains se sont tournés vers le Front national mais qu’il ne faut pas leur promettre n’importe quoi".

Briois se moque de la venue de Macron. Mais en écoutant ce discours, Isabelle, électrice du FN, s’interroge sur la sincérité du candidat. "On veut du changement, on cherche autre chose", assume-t-elle. "Je ne sais pas s’il peut incarner ce changement". Quant à Steeve Briois, le maire FN d’Hénin-Beaumont, il se moque de la visite d’Emmanuel Macron. "En 2012, c’était Monsieur Mélenchon qui est venu. Il a été battu", s'amuse-t-il. "Ensuite, ça été Monsieur Valls. Il lui est arrivé beaucoup de malheurs par la suite. Ils viennent ici comme si c’était un zoo. Or, ces gens-là ont fait que des choses négatives pour la France".

Un duel à distance à Lyon. Mais qu’importe les critiques, Emmanuel Macron continue sa route. Et dans quelques jours, il défiera une nouvelle fois Marine Le Pen, cette fois à Lyon, où il tiendra un grand meeting à la veille de la venue de la patronne du Front national.