Emmanuel Macron a appelé lundi soir les parlementaires de son camp et les ministres à se "mobiliser dans la bataille" des élections européennes de juin, car l'Europe est dans son "ADN politique". Après les divisions internes sur la loi sur l'immigration et les tiraillements liés à la prépondérance de ministres venus de la droite dans le nouveau gouvernement de Gabriel Attal, le chef de l'État a aussi exhorté ses troupes à "garder" leur "unité", ainsi que leur "esprit de dépassement" des clivages traditionnels, marque de fabrique initiale du macronisme.
Une opération remobilisation considérée comme un succès par une partie de ses troupes. "On a vu un président combatif, qui a remobilisé sa majorité. C'est ce qu'attendaient les parlementaires. Ils attendent du mouvement, ils attendent cette audace", juge le député Mathieu Lefèvre au micro d'Europe 1.
Un cap encore "flou" pour certains
Alors que la nomination du nouveau gouvernement, marquée à droite, trouble une partie de son camp, le chef de l'État a prévenu : "Réactiver les clivages, c'est la défaite assurée". "Je vais le dire à mes copains de l'aile gauche. Travaillons avec la tête et pas avec les tripes. On a besoin d'être unis. On est une majorité relative, on a besoin d'être un bloc", confie le député Renaissance, Patrick Vignal.
"C'est le brouillard", confie par ailleurs hors micro un membre de l'ancienne équipe d'Elisabeth Borne, impatient de connaître son avenir, alors que la deuxième vague de nomination de ministre délégué et de secrétaire d'État ne devrait pas intervenir avant le discours de politique générale de Gabriel Attal. Le flou règne aussi sur le cap, se désole un député de l'aile gauche, qui espère des éclaircissements ce mardi soir lors de la conférence de presse du président.