Emmanuel Macron se rend mardi au congrès annuel des maires de France qui se tient depuis lundi à Paris, porte de Versailles. Le président de la République et les élus locaux entretiennent une relation houleuse depuis l'élection présidentielle. Jean-François Copé, invité d'Europe 1 lundi, rappelait d'ailleurs que Monsieur Macron "n’a jamais été élu nulle part, il n’a jamais eu d’expérience de maire". "Jacques Chirac m’avait dit que l’apprentissage politique du métier au sens noble du terme se faisait en étant maire. Je crois qu’il avait tout à fait raison", disait encore malicieusement le maire Meaux.
Il y a deux ans, Emmanuel Macron était accueilli par des sifflets au congrès des maires de France. Ce à quoi il répondait : "Vous savez, les sifflets ne m’ont jamais beaucoup étourdis". A l’époque, le président affronte des élus locaux hostiles à la suppression de la taxe d’habitation car ils craignent d’y perdre financièrement. Et malgré ses mains tendues, "j'ai besoin de vous", le président faisait face à la fronde des maires.
Le pari réussi du grand débat
Un an plus tard, il leur adresse un courrier, invite des élus à l’Elysée mais ne se rend pas au congrès annuel… créant un nouveau malaise. Les élus se sentent méprisés, mis à l’écart. François Baroin, président de l'Association des maires de France, déclarait alors, amer : "Je ne vais pas commenter la décision du président, elle sera regrettée c’est certain".
Il ne faudra que quelques semaines pour que les maires reviennent au centre du jeu. Face à la colère des Gilets jaunes, Emmanuel Macron lance le Grand Débat : "Moi, je ne vais pas parler longtemps, je suis là pour vous écouter". Redonner la parole aux élus de terrain, le pari est réussi mais certains maires restent perplexes : "Celui qui n’a rien pour manger, il n’a pas besoin de 7 heures de grands débats qui vont régler le petit problème".
"Un discours de remerciement pour leur engagement"
Au total, 96 heures de grands débats ont tout de même relancé la relation entre le président et les maires. L’exécutif, lui, met au défi un élu de dire que la taxe d’habitation n’a pas été systématiquement compensé. C’est cette nouvelle dynamique qu’Emmanuel Macron va louer mardi : "Ce sera un discours de remerciement pour leur engagement", explique-t-on à l’Elysée.
A mi-mandat, le président semble avoir compris qu’il ne pouvait pas gouverner sans les maires.