L’année dernière, Emmanuel Macron avait zappé le rendez-vous, et ça avait fâché nombre de maires. Cette fois, les président de la République sera bien du Congrès des maires de France, qu’il ouvrira mardi, à la porte de Versailles, à Paris. Il aura à cœur de cajoler ces très populaires élus locaux, à quatre mois des municipales. Mais l’événement vaut aussi pour son face-à-face avec François Baroin, maire de Troyes et patron des maires de France, que beaucoup imaginent comme l’alternative à droite en vue de la présidentielle de 2022.
Pour autant, pas de clash à attendre. "Si François Baroin envisage de refaire de la politique nationale, il a besoin de ne pas être trop clivant", glisse une ministre à Europe 1. Un proche de François Baroin promet lui un "discours républicain". Pas question donc de faire du congrès une tribune pour 2022, d'autant que François Baroin entretient le mystère sur ses intentions.
"Une décision personnelle"
"Je n’ai pas que la politique dans le sang. J’adore ça, j’adore mon pays, j’adore le débat, j’adore échanger, j’adore faire, mais j’adore aussi d’autres sujets", disait François Baroin sur Europe 1, il y a dix jours. "Et je ne suis pas sûr que je dirais à la fin, une fois que j’aurais terminé de compter mes points de retraite, que j’aurais raté ma vie si je ne suis pas président de la République."
"Baroin, c'est Godot", s'amuse un ministre de droite : "Vous passez la journée à l'attendre et il ne vient pas !". Etre candidat ou pas, c'est une "décision personnelle", que François Baroin prendra avant l'été. D'ici là, il sème des petits cailloux. Il a repris du service chez Les Républicains, et dans le livre qu'il vient de publier, il raconte la France des territoires. Une manière d'installer un potentiel match avec Emmanuel Macron, souvent qualifié de "président des villes".