A l'occasion de la cérémonie commémorant la rafle du Vel-d'Hiv en 1942, à laquelle assistait le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, Emmanuel Macron a réaffirmé à rappeler dimanche la responsabilité de la France, et non du seul régime de Vichy, dans la rafle du Vel-d'Hiv en 1942.
"Pas un seul allemand n'y prêta la main". Le président français a longuement insisté sur le rôle de l'État français dans ce tragique événement. "Je récuse les commodités de ceux qui disent que Vichy n'était pas la France. C'était le gouvernement et l'administration de la France. Les 16 et 17 juillet 1942 furent l'oeuvre de la police française qui obéissait aux ordres de Pierre Laval. Pas un seul Allemand n'y prêta la main", a-t-il dit sur le site où se situait le Vel-d'Hiv, détruit en 1959.
"C'est bien la France qui organisa" la rafle du Vel-d'Hiv "puis la déportation et donc la mort des 13.152 personnes de confession juive arrachées les 16 et 17 juillet à leur domicile", a affirmé Emmanuel Macron, avant d'ajouter : "C'est si commode de considérer Vichy comme une monstruosité née de rien et revenue à rien. C'est commode, mais c'est faux".
Une pique pour Marine Le Pen. "Récemment encore, ce que nous croyons établi par les autorités de la République, sans distinction partisane, avéré par tous les historiens, (...) s'est trouvé contesté par des responsables politiques français prêts à faire reculer la vérité", a rappelé Emmanuel Macron, sans citer nommément la présidente du FN, Marine Le Pen. Cet épisode tragique de l'histoire de la France avait suscité la polémique pendant la dernière campagne présidentielle, Marine Le Pen ayant été vivement critiquée pour avoir affirmé que la France n'était "pas responsable du Vel-d'Hiv". "Ce serait faire beaucoup d'honneur à ces faussaires que de leur répondre. Mais se taire serait pire, ce serait être complice", a lancé Emmanuel Macron.
La "clarté" pour Sarah Halimi. Le Président a aussi suscité les applaudissements en prévenant qu'il ne "céderait rien à l'antisionisme car il est la forme réinventée de l'antisémitisme". Il a également évoqué le meurtre de Sarah Halimi, une femme juive tuée en avril à Paris par un voisin musulman, pour lequel la qualification antisémite n'a pas été retenue à ce stade. "Malgré les dénégations du meurtrier, la justice doit faire désormais toute la clarté sur la mort de Sarah Halimi", a dit le chef de l'État, suscitant là aussi les applaudissements.
"Cher Bibi". Emmanuel Macron a dit être "ici pour que se perpétue le fil tendu en 1995 par Jacques Chirac", le premier président de la République à reconnaître en 1995 la responsabilité de la France dans les persécutions antisémites et non celle du seul régime de Vichy. Il a profité de cette cérémonie pour afficher sa proximité avec Benjamin Netanyahou. Il a ainsi répondu aux remerciements en français du Premier ministre israélien par un "cher Bibi", le surnom donné à Netanyahou par ses partisans.