Si Emmanuel Macron est souvent associé à l'économie, il ne s'était jusque-là que rarement exprimé sur les questions de politique internationale. Vendredi sur Europe 1, il a évoqué la question de l'organisation État islamique. Il ne compte pas mettre fin à l'engagement français dans la lutte contre Daech : "La France a pris ses responsabilités. Il faut s'en féliciter car elle a agit en dépit de l'abandon de ses alliés historiques. Nous ne sommes plus, dans cette région, dans les mêmes équilibres que ceux que nous avons connus pendant des décennies."
Discuter avec la Russie. Pour Emmanuel Macron, la solution sera trouvée via le dialogue. Mais la France devra choisir ses interlocuteurs privilégiés : "La solution doit passer par un équilibre politique, même provisoire, sur place. Je ne suis pas naïf sur Bachar el-Assad et je ne propose pas de trouver une solution avec lui", soutient le candidat. "Mais aujourd'hui, il y a une puissance, la Russie, qui s'est inscrite de façon déterminante dans la situation syrienne. La France ne peut pas laisser dans un dialogue singulier les États-Unis et la Russie, qui sont par ailleurs profondément opposés, décider du sort de la Syrie."
L'exemple allemand. La France doit également garder en tête sa priorité en Syrie, rappelle Emmanuel Macron : "la lutte contre l’islamisme radical et terroriste dans la région". Et l'ancien ministre de l'Économie de s'inspirer du voisin germanique : "la position choisie par les Allemands depuis 2014 me paraît extrêmement féconde : nous ne pouvons pas faire de l'extermination du régime de Bachar el-Assad un préalable à toute décision. C'est évidemment un objectif puisque c'est un régime sanguinaire et coupable de la situation dans laquelle se trouve la Syrie aujourd'hui. Mais la priorité doit être la lutte contre Daech, le Front Al-Nosra, etc."
Une relation responsable avec Trump. Toujours sur la plan international, Emmanuel Macron a réagi à l'élection de Donald Trump à la Maison-Blanche et indiqué son envie de travailler avec lui, sous certaines conditions : "Notre relation avec Donald Trump doit être responsable. Nous partageons une histoire avec les États-Unis. Ce qui se joue c'est l'existence d'un camp occidental avec l'alliance de l'Europe et des États-Unis. La présidence de Barack Obama les a conduit à tourner le regard vers le Pacifique. Ma volonté est de contribuer à ré-encrer Donald Trump dans le camp de l'Occident, le camp des droits de l'homme et du progrès. En particulier, j'en appelle à sa responsabilité pour ce qui est du climat. C'est un sujet fondamental."