Emmanuel Macron va rapidement devoir se mettre en marche… ou tout du moins le rester. Élu dimanche huitième président de la Vème République face à Marine Le Pen, le futur chef de l'État, qui devrait officiellement prendre ses fonctions le week-end prochain, entend lancer plusieurs mesures importantes dès les semaines qui viennent.
Avant les législatives du 11 et 18 juin
Dès sa prise de pouvoir, le plus jeune président de l'histoire en France a prévu de lancer un audit sur les finances publiques, "afin de disposer à la mi-juin des résultats de la gestion en cours".
Une feuille de route sera présentée à chaque ministre, avec des objectifs "clairs".
Emmanuel Macron a également promis de soumettre rapidement un projet de loi sur la moralisation politique, qui interdira entre autre le népotisme pour les parlementaires. Celui-ci sera "mis sur la table du Conseil des ministres avant les législatives" de juin, afin d'être voté ultérieurement.
Été : session parlementaire et ordonnances
Plusieurs ordonnances devraient également être lancées dès l'été, évitant ainsi de longs débats parlementaires, même si le Parlement devra dans un premier temps donner l'autorisation de légiférer de cette façon.
Les ordonnances "simplifieront" le droit du travail en donnant la priorité à l'accord d'entreprise pour fixer la durée du travail, et en encadrant le montant des dommages et intérêts accordés par les prud'hommes pour licenciement. Elles établiront un droit à l'erreur pour tous face aux administrations, notamment en matière fiscale, et supprimeront les normes européennes "surtransposées" dans le droit français.
Concernant le terrorisme, toujours à l'été, un débat parlementaire sur la prolongation de l'état d'urgence est prévu. Un état-major permanent des opérations de sécurité intérieure, de renseignement et de lutte contre le terrorisme devrait être créé, ainsi qu'une cellule spéciale du renseignement dédiée au groupe État islamique.
Emmanuel Macron devrait également faire le tour des capitales européennes pour proposer une feuille de route quinquennale afin de doter la zone euro d'un "vrai budget".
Des États généraux de l'alimentation sont également envisagés pour améliorer la rémunération des producteurs et moderniser l'agriculture. Des assises de l'outre-mer et une conférence des territoires avec les collectivités locales sont aussi au programme.
Septembre : réformes pour la rentrée scolaire
Plusieurs réformes pourraient déboucher sur des changements majeurs à l'école, et ce dès la rentrée 2017. Parmi elles figurent la limitation à douze du nombre d'élèves par classe en zone d'éducation prioritaire et le "retour" des classes bilangues, supprimées en partie par la réforme du collège.
Une nouvelle session exceptionnelle du Parlement aura lieu en ce mois de septembre, et un projet de loi sur la mobilité et le logement sera soumis à celui-ci afin de créer un "choc de logement" dans les zones tendues.
D'ici la fin de l'année
Le texte quinquennal de finances publiques sera certainement produit à l'automne (pas de loi de finances rectificative à l'été), tout comme le projet de loi de finances 2018, qui sera lancé lors de la session ordinaire du Parlement, à partir du 1er octobre.
Emmanuel Macron promet en outre de renouveler les principaux postes de hauts fonctionnaires dans les six premiers mois.
Enfin, le nouveau président élu tentera d'instaurer avant la fin de l'année une dose de proportionnelle à l'Assemblée nationale et la réduction d'un tiers du nombre de parlementaires. Une réforme qui entrera en vigueur aux élections législatives suivantes (en principe en 2022).