Emmanuel Macron a promis jeudi soir une "révolution démocratique" face à des partis qui "n'existent plus", lors de son premier meeting de campagne, au lendemain de sa déclaration de candidature à l'élection présidentielle. L'ancien ministre de l'Économie a assuré devant plusieurs centaines de personnes aux Pennes-Mirabeau, près de Marseille, qu'il proposerait un projet pour la France, non des "mesures techniques", transcendant les clivages politiques traditionnels.
"Un projet, pas des mesures techniques". "La cohésion de notre société se fera en ressoudant, en réinventant nos propres organisations, en ne renonçant à rien de ce qui nous constitue, à nos principes, à nos valeurs universelles, à notre solidarité, notre fraternité, mais en étant profondément courageux, ambitieux, neufs", a-t-il dit. "C'est cela la révolution que nous devons conduire aujourd'hui, c'est cela la révolution démocratique que j'appelle de mes vœux", a-t-il lancé lors d'un discours d'une quarantaine de minutes, prononcé sans notes et avec emphase. "Ce que nous allons produire pour notre pays, a-t-il poursuivi, c'est un projet, non pas des mesures techniques, non pas des milliers de propositions simplement là pour animer le jeu médiatique et ensuite ne jamais être exécutées". "Celui qui prétend devenir président de la République n'a pas vocation à diriger tous les bureaux d'administration centrale de notre pays. Ce qui est essentiel, c'est d'avoir une vision commune, un cap", a souligné l'ancien conseiller de François Hollande.
Le travail au premier rang des valeurs. "Cette révolution démocratique, nous allons la construire ensemble, dans les semaines et les mois qui viennent, autour d'un projet pour le pays et de nos valeurs. Ce projet s'appuiera d'abord sur le travail", a-t-il précisé. Il a réaffirmé sa détermination à combattre les discriminations, à réformer le financement de la protection sociale, à œuvrer à une Europe "réconciliée avec les citoyens et qui aura le goût de l'avenir et de l'investissement".
Les partis traditionnels raillés. Le candidat de 38 ans, qui n'a jamais exercé un mandat électif et revendique 100.000 adhérents à son mouvement En Marche !, a dénoncé le fonctionnement des partis. "J'entends tellement de partis de droite et de gauche qui nous accablent, justifiant chaque jour le fait que nous dérangions", a-t-il dit. "Ils se divisent sur une vision de la société. Vous avez aujourd'hui au sein du même parti, des femmes et des hommes qui ne pensent pas la même chose de l'État de droit, qui ne pensent pas la même chose des inégalités, qui ne pensent pas la même chose de l'école. Mais qu'est-ce que c'est que ces partis ? Ils n'existent plus", a-t-il lancé, visant Les Républicains et leur ultime débat avant le premier tour de la primaire, "une réunion de syndic de copropriétaires".