Emmanuel Macron ne fera "pas de mea culpa". Au sortir d'un Conseil européen en visioconférence jeudi, le président de la République a réfuté l’idée selon laquelle sa stratégie sanitaire pour endiguer la troisième vague de Covid-19 n’a pas été la bonne. Il a toutefois laissé entendre qu'un nouveau tour de vis serait pris dans les prochains jours, face à une nouvelle poussée épidémique qu'aucune mesure ne semble pour l'heure parvenir à stopper.
L'échec du "freiner sans enfermer" ?
"Est-ce que le 29 janvier, nous aurions dû confiner ? Non. Nous avons eu raison de ne pas confiner la France à la fin du mois de janvier, il n’y a pas eu l’explosion prévue par tous les modèles, donc je n’ai aucun mea culpa à faire, ni aucun remords, ni aucun constat d’échec", a déclaré le chef de l'Etat. Et qu’importe si son interprétation des courbes est contestée et si certains scientifiques avaient prévu l’explosion actuelle. "En fonction de l'évolution de l’épidémie, nous prendrons toutes les mesures utiles en temps et en heure et il n’y a à mes yeux aucun tabou", a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron explique ses choix par cet équilibre qu’il convoque régulièrement : la santé mentale, les jeunes, l’éducation des enfants et la protection de l'économie. Mais ce constat fait, il ouvre néanmoins la voie à de nouvelles mesures, comme s’il voulait sortir du schéma dans lequel il s’est enfermé depuis janvier, et qu'illustre la formule "freiner sans enfermer" utilisée la semaine dernière par son Premier ministre Jean Castex pour justifier le reconfinement relativement peu contraignant d'une partie du territoire.
Vers un reconfinement généralisé
Mais depuis quelques jours, à l’Elysée comme à Matignon, plus personne ne fait mystère qu’il va falloir prendre de nouvelles restrictions, draconiennes cette fois. La question des écoles est de plus en plus ouvertement posée, par des représentants de l'opposition notamment, et un confinement généralisé en Île-de France régulièrement évoqué.
S’il assume de ne pas avoir confiné en janvier, le président de la République annonce à demi-mots une nouvelle séquence, plus dure, comme le confirme à Europe 1 l’un de ses proches : "Emmanuel Macron ne sera pas le président qui fera du tri des patients. S’il faut confiner, il confinera !"