Entre son plan de relance massif de 1.900 milliards de dollars et son soutien à la levée des brevets des vaccins anti-Covid, les propositions de Joe Biden font la une de l'actualité depuis plusieurs semaines. Si bien qu'en Europe, on constate même un début de "Biden-mania" autour du nouveau président américain. Une situation qui agace un peu son homologue français Emmanuel Macron.
Un tacle sur la fiscalité américaine
Ainsi, il ne faut pas trop aller chercher ce dernier sur les réactions provoquées par les annonces de Joe Biden. Non pas que le président Français les désapprouve... Mais il semble trouver un peu exagéré l’enthousiasme en Europe provoqué par le patron de la Maison Blanche. Tout en restant diplomate, il tacle par exemple l’administration américaine sur les futures hausses d’impôts. "Quand je regarde la fiscalité des plus fortunés et des entreprises, il y a encore beaucoup de chemin à faire pour que la justice fiscale américaine ressemble à la justice fiscale européenne", a-t-il déclaré à Porto, où il est en déplacement.
Sur l’idée de lever les brevets sur les vaccins contre le Covid-19, Emmanuel Macron a fait remarquer qu'"aujourd’hui, 100% des vaccins produits aux États-Unis vont pour le marché américain". En Europe, a-t-il poursuivi, "sur 110 millions produits, dont avons exporté 45 et gardé 65... Nous sommes les plus généreux au monde", a-t-il poursuivi. Et c'est la même chose sur le plan de relance américain ou les annonces sur le climat.
"Ça l’agace beaucoup"
En réalité, Emmanuel Macron, qui se voyait incarner le volontarisme face à Donald Trump, se retrouve un peu pris en défaut avec des mesures désormais moins ambitieuses que celles portées par Joe Biden. "Ça l’agace beaucoup", s’amuse un proche du chef de l'État. Mais à l’Élysée, on dément tout agacement présidentiel. "Le président rappelle les faits", explique sobrement son entourage.
Emmanuel Macron et Joe Biden ne se sont encore jamais rencontrés. Les deux hommes devraient se croiser en juin lors du prochain G7 au Royaume-Uni. L’occasion, peut-être, de relancer leur dialogue.