La Première ministre Élisabeth Borne a remis la démission de son gouvernement à Emmanuel Macron, qui l'a acceptée et a tenu à la remercier sur X (ex-Twitter). "Votre travail au service de notre Nation a été chaque jour exemplaire. Vous avez mis en œuvre notre projet avec le courage, l’engagement et la détermination des femmes d’État. De tout cœur, merci", a salué le président.
Madame la Première ministre, chère @Elisabeth_Borne, votre travail au service de notre Nation a été chaque jour exemplaire. Vous avez mis en œuvre notre projet avec le courage, l’engagement et la détermination des femmes d’État. De tout cœur, merci. pic.twitter.com/G26ifKfKzj
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 8, 2024
La Première ministre quitte donc son poste après plus d'un an et demi à Matignon. Dans sa lettre de démission, l'ex-cheffe du gouvernement juge "plus que jamais nécessaire de poursuivre les réformes". Élisabeth Borne et son équipe assureront les affaires courantes jusqu'à la nomination du nouveau gouvernement.
Les principales informations à retenir :
- Élisabeth Borne a remis la démission du gouvernement à Emmanuel Macron, qui l'a acceptée
- Gabriel Attal fait figure de favori pour la remplacer
- Les noms de Sébastien Lecornu et Julien Denormandie sont également cités, mais l'actuel ministre de l'Éducation semble avoir un temps d'avance
- S'agissant du reste de l'équipe gouvernementale, plusieurs ministres sont menacés, notamment les réfractaires à la loi Immigration
Le nouveau chef du gouvernement ne sera pas connu ce soir
La nomination du nouveau Premier ministre aura lieu mardi matin, au lendemain de la démission d'Elisabeth Borne, a-t-on appris lundi soir auprès de l'entourage d'Emmanuel Macron. Le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal est favori pour être nommé à la tête du gouvernement, selon des sources proches de l'exécutif.
Quelle feuille de route pour le prochain Premier ministre
Le nouveau chef du gouvernement aura la tâche de ressouder sa majorité fracturée après le vote de la loi immigration. Il devra aussi, et surtout, impulser un nouvel élan au quinquennat, avec un agenda législatif assez léger. Pour l'instant, seuls les textes sur la fin de vie ou la constitutionnalisation de l'IVG figurent au programme. Enfin, le nouveau Premier ministre devra, en tant que chef de la majorité, faire campagne pour la liste du parti présidentiel aux élections européennes. Une liste qui, à ce stade, s'affiche loin derrière celle du Rassemblement national dans les sondages.
À quoi s'attendre dans les prochaines heures ?
Officiellement, le président de la République doit nommer par décret le successeur d'Elisabeth Borne, lequel soumettra ensuite au chef de l'État des profils pour constituer son nouveau gouvernement. Autant de noms qui doivent, au préalable, être validés par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. L'identité du nouveau chef du gouvernement pourrait donner quelques indices sur la composition de la nouvelle équipe exécutif, même si, dans les faits, Emmanuel Macron garde la main et devrait décider lui-même des ministres sortants, comme des entrants.
Pourquoi Gabriel Attal fait figure de favori ?
La nomination de Gabriel Attal marquerait une rupture avec le profil d'un Premier ministre faible, un simple collaborateur recherché jusqu'à présent par Emmanuel Macron. L'actuel ministre de l'Éducation nationale est ambitieux et fait figure de candidat crédible pour 2027. Connu du grand public, c'est aussi le membre du gouvernement le plus populaire auprès des Français, selon les sondages. Son arrivée ferait donc souffler un vent de fraîcheur sur Matignon à quelques mois des élections européennes.
Cela témoignerait aussi de la volonté d'Emmanuel Macron de se recentrer sur son premier cercle de fidèles, très proches du chef de l'État. Dans Le Parisien, il y a dix jours, Gabriel Attal, présent au gouvernement pratiquement le début du nouveau quinquennat, a indiqué qu'il devait "absolument tout" au chef de l'État.
Elisabeth Borne juge "plus que jamais nécessaire de poursuivre les réformes"
La Première ministre Elisabeth Borne a estimé lundi qu'il était "plus que jamais nécessaire de poursuivre les réformes", dans sa lettre de démission remise à Emmanuel Macron et consultée par l'AFP. "Alors qu'il me faut présenter la démission de mon gouvernement, je voulais vous dire combien j'ai été passionnée par cette mission, guidée par le souci constant, que nous partageons, d'aboutir à des résultats rapides et tangibles pour nos concitoyens", a écrit Élisabeth Borne, actant la "volonté" du chef de l'État de "nommer un nouveau Premier ministre".
Elisabeth Borne réunit son cabinet à 18 heures
Selon les informations d'Europe 1, Élisabeth Borne a réuni son cabinet ce lundi à 18 heures à Matignon.
Qui sont les prétendants à Matignon ?
S'il s'avère qu'Elisabeth Borne ne sera plus dans les prochaines heures locataire de Matignon, plusieurs noms circulent pour lui succéder. Julien Denormandie, ancien ministre et directeur adjoint de son cabinet lorsqu’il était à Bercy, mais aussi Sébastien Lecornu, membre du premier cercle du président, ou encore Gabriel Attal, actuel ministre de l'Éducation nationale.
Les autres ministres menacés
En cas de remaniement, d'autres ministres sont également menacés. Notamment les réfractaires à la loi immigration, issus de la gauche, comme Rima Abdul Malak à la Culture ainsi que Clément Beaune aux Transports. Emmanuel Macron pourrait les remplacer par des députés de la majorité élus ou réélus en 2022 : les noms de Maud Bregeon, de Karl Olive, ou de Naïma Moutchou, proche d’Edouard Philippe, sont régulièrement cités.