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EN DIRECT - Matignon : François Bayrou espère nommer un gouvernement «dans le week-end», «en tout cas avant Noël»

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 8 min

Céline Géraud

Près d'une semaine après sa nomination, au terme d'une première série de consultations, François Bayrou convie les forces politiques, mais pas LFI ni le RN, jeudi à Matignon, avant de finaliser son gouvernement avec Emmanuel Macron, attendu jeudi à Mayotte. Suivez notre direct.

Le Premier ministre invite à 14 heures les présidents de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher, ainsi que "les présidents de partis et de groupes qui ont eu la responsabilité des affaires du pays à une période ou à une autre de la Ve République", a-t-il écrit dans une lettre.

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Les informations à retenir :

  • François Bayrou a convié les forces politiques, mais pas LFI ni le RN, jeudi à Matignon.
  • Le PS a aussi fait savoir qu'il ne se rendra à Matignon que "sous certaines conditions".
  • Sans majorité à l'Assemblée, le centriste fait face pour l'heure aux exigences appuyées des Républicains (LR) à droite, et à des velléités de censures croissantes à gauche.
  • Lors des discussions, le Premier ministre a proposé aux différents chefs de parti, sauf RN et LFI,  d'entrer dans le gouvernement qu'il est en train de constituer. 
  • Le PS n'a "pas trouvé de raison de ne pas censurer" François Bayrou. 
  • François Bayrou se garde la possibilité d'utiliser le 49.3 sur les futurs textes de loi. 
  • Le Premier ministre souhaite conserver Bruno Retailleau dans son gouvernement. 

François Bayrou "espère" l'adoption d'un budget "à la mi-février"

François Bayrou a dit jeudi soir sur France 2 espérer l'adoption d'un budget "à la mi-février", alors que les travaux en ce sens ont été interrompus par la motion de censure qui a renversée le précédent gouvernement.

"Moi j'espère qu'on peut l'avoir à la mi-février. Je ne suis pas sûr d'y arriver", a déclaré le Premier ministre, qui a précisé qu'il repartirait de "la copie qui a été votée" au Parlement avant la censure du gouvernement de Michel Barnier.

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Sur la réforme des retraites, le Premier ministre "croit" qu'il y a une autre possibilité que le report de l'âge à 64 ans 

François Bayrou a affirmé jeudi croire qu'il pouvait y avoir une autre solution pour le financement du système des retraites que le report de l'âge de 62 à 64 ans, comme dans la réforme contestée qui avait été adoptée en 2023.

Interrogé pour savoir s'il y avait une autre solution que le report de l'âge à 64 ans, le Premier ministre a répondu sur France 2: "Oui, je crois", en rappelant qu'il avait été "un militant de la retraite à points". "On peut trouver une organisation différente, mais il va aussi falloir se poser la question du financement", a prévenu François Bayrou, qui a proposé jeudi après-midi aux forces politiques et aux partenaires sociaux de rouvrir une discussion sur les retraites pendant neuf mois, mais "sans suspendre" la réforme de 2023, "parce que, quand on suspend, évidemment, on ne reprend jamais".

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François Bayrou souhaite maintenir Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur 

Le premier ministre François Bayrou a affirmé jeudi sur France2 qu'il souhaitait que le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau soit membre du gouvernement qu'il entend nommer avant Noël.

"Je pense que M. Retailleau a montré ces dernières semaines et derniers mois qu'il avait trouvé des décisions et des orientations qui répondaient à une partie de ce que l'opinion demande", a-t-il précisé, alors que le maintien de M. Retailleau à Beauvau irrite le PS, avec qui M. Bayrou cherche à nouer un accord de non-censure.

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"Je n'utiliserai pas le 49.3, sauf s'il y a blocage absolu sur le budget", annonce François Bayrou

Invité dans "L'événement" sur France 2, François Bayrou, sans majorité à l'Assemblée nationale, a affirmé jeudi soir sur France 2 qu'il n'utiliserait pas l'article 49.3 de la Constitution, sauf "blocage absolu sur le budget".

"Je n'utiliserai pas le 49.3, sauf s'il y a blocage absolu sur le budget. (...) Je souhaite le plus de dialogue possible. Et sur les autres textes, je n'utiliserai pas le 49.3, sauf catastrophe", a déclaré le Premier ministre, s'adressant aux partis "dans l'opposition" mais qui "acceptent de dialoguer" et de ne pas renverser son gouvernement.

Le Premier ministre espère nommer un gouvernement "dans le week-end", "en tout cas avant Noël"

François Bayrou a souhaité jeudi que "dans le weekend" le nouveau gouvernement "soit présenté", "en tout cas, avant Noël", qui intervient "mardi soir".

Nommé le 13 décembre, le Premier ministre doit nommer un gouvernement rapidement pour doter le pays d'un budget, interrompu par la censure de son prédécesseur le 5 décembre mais la difficulté est de le faire passer dans une Assemblée nationale fracturée.

François Bayrou n'entend pas "écarter" le RN et LFI de la "vie nationale"

François Bayrou a affirmé jeudi qu'il n'entendait pas "écarter" le Rassemblement national et la France insoumise de la "vie nationale", lors d'une réunion des forces politiques à Matignon, à laquelle ces partis n'étaient pas conviés, selon Matignon.

"Ce n'est pas une raison de les écarter de la vie nationale. Je trouverai les moyens de les faire participer au travail que nous avons à faire", a affirmé le Premier ministre, selon des propos rapportés par ses services.

Le PS n'a "pas trouvé de raison de ne pas censurer" François Bayrou

Les dirigeants socialistes n'ont "pas trouvé de raison de ne pas censurer" le Premier ministre François Bayrou au cours de la réunion des forces politiques - hors RN et LFI - à Matignon, a affirmé jeudi le patron du PS Olivier Faure.

"Nous ne sommes pas entendus à ce stade et nous demandons à l'être. Si nous ne le sommes pas, nous n'aurons d'autre possibilité constitutionnelle que de censurer à nouveau", a indiqué le premier secrétaire du Parti socialiste à la sortie de la réunion, confirmant que sa formation politique ne participera pas au futur gouvernement.

François Bayrou se garde la possibilité d'utiliser le 49.3 sur les futurs textes de loi

François Bayrou s'est gardé la possibilité d'utiliser l'article 49.3 de la Constitution qui permet de faire passer des textes sans vote mais expose à une motion de censure, sur les futurs textes de loi, lors d'une réunion à Matignon avec les forces politiques, selon des participants.

La gauche proposait d'y renoncer en échange d'un abandon de la censure. "Nous lui avons demandé de ne pas recourir au 49.3, ce qu'il (le Premier ministre, ndlr) refuse. Il a dit qu'il ne souhaitait pas en abuser, mais qu'il se gardait la possibilité de l'utiliser", a rapporté le député communiste Stéphane Peu.

Laurent Wauquiez demande aux autres partis un engagement de stabilité de 6 mois

Le patron des députés LR, Laurent Wauquiez, a demandé aux représentants des forces politiques réunis jeudi à Matignon "un engagement de stabilité de six mois" pour le futur gouvernement de François Bayrou, a indiqué son entourage à l'AFP.

"Qu'on participe ou pas, qu'on soit majorité ou opposition, il faut s'engager à ne pas le renverser", a proposé le député de Haute-Loire, dont le parti exige de connaître la feuille de route du prochain exécutif avant de se déterminer sur sa participation.

Le Premier ministre a proposé de "reprendre sans suspendre" la réforme des retraites adoptée en 2023

François Bayrou a proposé aux chefs de parti et aux groupes parlementaires présents à une réunion mercredi à Matignon de "reprendre sans suspendre" la réforme controversée des retraites adoptée en 2023, selon Matignon.

Le Premier ministre a proposé de rouvrir une discussion pendant "neuf mois" avec les partenaires sociaux et les forces politiques "sans suspendre la réforme" adoptée par l'usage du 49.3 en mars 2023. "Et si on n'aboutit pas, on revient à la réforme de 2023" qui décalait notamment l'âge de départ à 64 ans, a-t-on précisé de mêmes sources.

François Bayrou a proposé aux chefs de partis de rentrer au gouvernement 

Lors de la réunion avec les chefs de partis, François Bayrou, leur a proposé de rentrer dans le gouvernement qu'il est en train de constituer, a appris l'AFP auprès des participants. Le Premier ministre a aussi avancé aux chefs de partis et groupes parlementaires présents, l'idée de rouvrir une discussion sur la réforme des retraites votée en 2022, ont rapporté ces mêmes sources. 

Les premiers pas du Premier ministre sont "complètement ratés"

Une formulation qui exclut le Rassemblement national et son allié, l'UDR d'Éric Ciotti, ainsi que La France insoumise, fondée en 2016. François Bayrou "méprise le Rassemblement national et ses millions d'électeurs", a fustigé le vice-président du parti Sébastien Chenu. L'accueil est également frais chez certains invités. La patronne des Écologistes Marine Tondelier consulte la direction de son parti et ses partenaires du Nouveau Front populaire avant de prendre sa décision.

Les premiers pas du Premier ministre sont "complètement ratés", a-t-elle commenté mercredi sur BFMTV. Il est "la risée des Français" depuis son aller-retour dans sa ville de Pau, en pleine crise à Mayotte. Le PS a aussi fait savoir à l'AFP qu'il ne se rendra à Matignon que "sous certaines conditions", sans plus de précision à ce stade.

Sa première semaine à Matignon marquée par le tombereau de critiques

Nommé vendredi, à l'issue d'une matinée de tension dans le bureau d'Emmanuel Macron, François Bayrou reçoit depuis responsables politiques et parlementaires rue de Varenne en entretiens officiels ou plus informels. Mais sa première semaine à Matignon a surtout été marquée par le tombereau de critiques sur sa présence au Conseil municipal de Pau, ville dont il entend rester maire.

Le nouveau Premier ministre a dû s'en expliquer pour sa première séance à l'Assemblée nationale, sans faire taire les critiques. Le tout en multipliant les allers-retours à l'Élysée pour la formation du gouvernement.

Emmanuel Macron étant attendu jeudi à Mayotte, puis ensuite auprès des troupes françaises à Djibouti, plusieurs acteurs évoquent une annonce de gouvernement dimanche. Mais les deux maisons de l'exécutif ne donnent aucune date.

Bayrou face à des velléités de censures

Dans sa lettre aux partis, François Bayrou invoque, parallèlement à la crise politique et budgétaire, la situation de l'archipel de l'océan Indien, qui a subi "probablement la catastrophe naturelle la plus grave de l'histoire de France depuis plusieurs siècles". Il évoque aussi la Nouvelle-Calédonie, estimant que "ces deux situations additionnées" placent les responsables politiques "devant des responsabilités inédites".

Suffisant pour emporter une forme d'union ? Sans majorité à l'Assemblée, le centriste, qui prône depuis des décennies un gouvernement rassemblant les diverses sensibilités, fait face pour l'heure aux exigences appuyées des Républicains (LR) à droite, et à des velléités de censures croissantes à gauche.

Mercredi matin, François Bayrou a reçu le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, qui venait de déclarer sur BFMTV qu'aux yeux de LR, les conditions n'étaient "pas réunies" pour son maintien pourtant souhaité au gouvernement. "Ce serait un comble que le gouvernement tire à gauche alors que la France, elle est à droite", a estimé Bruno Retailleau.

Le nouveau Premier ministre peine à convaincre

Même critique à front renversé venant de la gauche : "S'il vient pour nous proposer le même budget qu'avait proposé Monsieur Barnier, c'est-à-dire on change juste les personnes, mais on a les mêmes, les mêmes budgets, les mêmes difficultés pour les Français, nous censurons ce budget-là", a insisté le communiste Fabien Roussel.

Plus modérée, Johanna Rolland, première secrétaire déléguée du PS, a réclamé d'avoir "des interlocuteurs (...) qui se mettent autour de la table et qui nous disent le chemin de compromis, pour aller vers une non-censure, qui peut être posée".

Le format de réunion convoqué jeudi par le Premier ministre rappelle celle tenue il y a neuf jours autour d'Emmanuel Macron à l'Élysée, où avaient été évoqués des scénarios de non-censure des oppositions, moyennant l'absence de recours au 49.3 par le gouvernement ou à la dissolution par le président. Trois jours avant la nomination de François Bayrou.