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EN DIRECT - François Bayrou sous pression, réunion au sommet à Matignon

Europe 1 avec AFP . 4 min

Céline Géraud

Près d'une semaine après sa nomination, au terme d'une première série de consultations, François Bayrou convie les forces politiques, mais pas LFI ni le RN, jeudi à Matignon, avant de finaliser son gouvernement avec Emmanuel Macron, attendu jeudi à Mayotte. Suivez notre direct.

Le Premier ministre invite à 14 heures les présidents de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher, ainsi que "les présidents de partis et de groupes qui ont eu la responsabilité des affaires du pays à une période ou à une autre de la Ve République", a-t-il écrit dans une lettre.

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Les informations à retenir :

  • François Bayrou convie les forces politiques, mais pas LFI ni le RN, jeudi à Matignon.
  • Le PS a aussi fait savoir qu'il ne se rendra à Matignon que "sous certaines conditions".
  • Sans majorité à l'Assemblée, le centriste fait face pour l'heure aux exigences appuyées des Républicains (LR) à droite, et à des velléités de censures croissantes à gauche.
  • Lors des discussions, le Premier ministre a proposé aux différents chefs de parti, sauf RN et LFI,  d'entrer dans le gouvernement qu'il est en train de constituer. 

Le Premier ministre a proposé de "reprendre sans suspendre" la réforme des retraites adoptée en 2023

François Bayrou a proposé aux chefs de parti et aux groupes parlementaires présents à une réunion mercredi à Matignon de "reprendre sans suspendre" la réforme controversée des retraites adoptée en 2023, selon Matignon.

Le Premier ministre a proposé de rouvrir une discussion pendant "neuf mois" avec les partenaires sociaux et les forces politiques "sans suspendre la réforme" adoptée par l'usage du 49.3 en mars 2023. "Et si on n'aboutit pas, on revient à la réforme de 2023" qui décalait notamment l'âge de départ à 64 ans, a-t-on précisé de mêmes sources.

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François Bayrou a proposé aux chefs de partis de rentrer au gouvernement 

Lors de la réunion avec les chefs de partis, François Bayrou, leur a proposé de rentrer dans le gouvernement qu'il est en train de constituer, a appris l'AFP auprès des participants. Le Premier ministre a aussi avancé aux chefs de partis et groupes parlementaires présents, l'idée de rouvrir une discussion sur la réforme des retraites votée en 2022, ont rapporté ces mêmes sources. 

Les premiers pas du Premier ministre sont "complètement ratés"

Une formulation qui exclut le Rassemblement national et son allié, l'UDR d'Éric Ciotti, ainsi que La France insoumise, fondée en 2016. François Bayrou "méprise le Rassemblement national et ses millions d'électeurs", a fustigé le vice-président du parti Sébastien Chenu. L'accueil est également frais chez certains invités. La patronne des Écologistes Marine Tondelier consulte la direction de son parti et ses partenaires du Nouveau Front populaire avant de prendre sa décision.

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Les premiers pas du Premier ministre sont "complètement ratés", a-t-elle commenté mercredi sur BFMTV. Il est "la risée des Français" depuis son aller-retour dans sa ville de Pau, en pleine crise à Mayotte. Le PS a aussi fait savoir à l'AFP qu'il ne se rendra à Matignon que "sous certaines conditions", sans plus de précision à ce stade.

Sa première semaine à Matignon marquée par le tombereau de critiques

Nommé vendredi, à l'issue d'une matinée de tension dans le bureau d'Emmanuel Macron, François Bayrou reçoit depuis responsables politiques et parlementaires rue de Varenne en entretiens officiels ou plus informels. Mais sa première semaine à Matignon a surtout été marquée par le tombereau de critiques sur sa présence au Conseil municipal de Pau, ville dont il entend rester maire.

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Le nouveau Premier ministre a dû s'en expliquer pour sa première séance à l'Assemblée nationale, sans faire taire les critiques. Le tout en multipliant les allers-retours à l'Élysée pour la formation du gouvernement.

Emmanuel Macron étant attendu jeudi à Mayotte, puis ensuite auprès des troupes françaises à Djibouti, plusieurs acteurs évoquent une annonce de gouvernement dimanche. Mais les deux maisons de l'exécutif ne donnent aucune date.

Bayrou face à des velléités de censures

Dans sa lettre aux partis, François Bayrou invoque, parallèlement à la crise politique et budgétaire, la situation de l'archipel de l'océan Indien, qui a subi "probablement la catastrophe naturelle la plus grave de l'histoire de France depuis plusieurs siècles". Il évoque aussi la Nouvelle-Calédonie, estimant que "ces deux situations additionnées" placent les responsables politiques "devant des responsabilités inédites".

Suffisant pour emporter une forme d'union ? Sans majorité à l'Assemblée, le centriste, qui prône depuis des décennies un gouvernement rassemblant les diverses sensibilités, fait face pour l'heure aux exigences appuyées des Républicains (LR) à droite, et à des velléités de censures croissantes à gauche.

Mercredi matin, François Bayrou a reçu le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, qui venait de déclarer sur BFMTV qu'aux yeux de LR, les conditions n'étaient "pas réunies" pour son maintien pourtant souhaité au gouvernement. "Ce serait un comble que le gouvernement tire à gauche alors que la France, elle est à droite", a estimé Bruno Retailleau.

Le nouveau Premier ministre peine à convaincre

Même critique à front renversé venant de la gauche : "S'il vient pour nous proposer le même budget qu'avait proposé Monsieur Barnier, c'est-à-dire on change juste les personnes, mais on a les mêmes, les mêmes budgets, les mêmes difficultés pour les Français, nous censurons ce budget-là", a insisté le communiste Fabien Roussel.

Plus modérée, Johanna Rolland, première secrétaire déléguée du PS, a réclamé d'avoir "des interlocuteurs (...) qui se mettent autour de la table et qui nous disent le chemin de compromis, pour aller vers une non-censure, qui peut être posée".

Le format de réunion convoqué jeudi par le Premier ministre rappelle celle tenue il y a neuf jours autour d'Emmanuel Macron à l'Élysée, où avaient été évoqués des scénarios de non-censure des oppositions, moyennant l'absence de recours au 49.3 par le gouvernement ou à la dissolution par le président. Trois jours avant la nomination de François Bayrou.

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