Se maintenir ou se désister. Les candidats en lice pour le second tour des élections législatives ont jusqu'à 18h ce mardi pour faire un choix. Dans certaines circonscriptions, des candidats du Nouveau Front Populaire ou de la majorité présidentielle se sont retirés afin de faire barrage au Rassemblement national, arrivé en tête au premier tour. Suivez l'évolution de la situation en direct.
Les principales informations à retenir :
- Les candidats qualifiés pour le second tour des législatives ont jusqu'à 18h pour déposer leur dossier
- Certains choisissent de se désister pour faire barrage au RN, arrivé en tête au premier tour
- La majorité présidentielle peine encore à s'aligner sur une consigne de vote précise
Plus de 210 désistements en vue du second tour
Plus de 210 candidats qualifiés pour le second tour des élections législatives avaient annoncé leur désistement mardi à 18h, dernière limite pour acter leur maintien ou leur retrait, selon un décompte de l'AFP. Majoritairement de gauche (126) ou du camp macroniste (78), ces candidats étaient pour la plupart arrivés troisièmes dans une circonscription où le Rassemblement national était en tête au premier tour. Au total, avec les 214 désistements recensés par l'AFP, seulement 109 triangulaires et quadrangulaires subsistent au second tour, sur les 311 prévues à la sortie des urnes.
Plus de 200 candidats se sont désistés avant le second tour
Deux cents candidats qualifiés pour le second tour des législatives, presque tous de gauche ou macronistes, s'étaient déjà désistés mardi après-midi, dans la plupart des cas afin d'empêcher une triangulaire et de contrer le Rassemblement national, selon un décompte provisoire de l'AFP.
Cette liste peut encore évoluer jusqu'à 18h, limite fixée pour le dépôt des candidatures du second tour, le 7 juillet. A ce stade, 118 membres du Nouveau Front populaire de gauche ont choisi de se désister, ainsi que 78 de la coalition centriste Ensemble pour la République, trois rattachés au parti de droite Les Républicains et une ultramarine sans étiquette.
Dominique Faure se retire sous la pression de l'Élysée
Après avoir assuré lundi qu'elle se maintenait dans une triangulaire dans la 10e circonscription de Haute-Garonne, la ministre déléguée chargée des Collectivités et de la Ruralité Dominique Faure, s'est résolue mardi à retirer sa candidature. À l'issue du 1er tour, le socialiste Jacques Oberti, pour le Nouveau Front populaire, était arrivé en tête avec 36,24% des suffrages, devant la candidate RN Caroline Falgas-Colomina (30,37%) et Dominque Faure, députée sortante (28,99%), issue du Parti radical.
"Le président de la République et le Premier ministre m'ont demandé de retirer ma candidature au second tour. En totale confiance dans leurs approches pour trouver des solutions au bénéfice de notre pays qui se trouve dans une situation très difficile, je le fais aujourd'hui en responsabilité", a-t-elle déclaré sur X. Dans un premier temps lundi, elle avait annoncé son intention "d'aller jusqu'au bout et de tenter de convaincre que cet arc républicain que je représente est pour la 10e circonscription, et de très loin, le meilleur choix".
Ma déclaration quant à la situation des élections législatives dans la 10ème circonscription de Haute-Garonne.
— Dominique Faure (@FaureDominique) July 2, 2024
En responsabilité, je retire ma candidature ⤵️ pic.twitter.com/atTwrbAhYg
Le Crif sur une ligne "ni RN, ni LFI"
Le Crif prône une ligne "ni RN, ni LFI" pour le second tour des législatives, et estime mardi que "face à la menace d'une majorité absolue du RN, LFI ne fait pas partie de la solution, mais du problème". "Le front républicain doit battre le RN sans compromission avec LFI", affirme sur le réseau social X le Conseil représentatif des institutions juives de France selon qui "seule une ligne républicaine claire permettra dimanche d'empêcher le RN d'accéder au pouvoir".
"Ni RN ni LFI": le front républicain doit battre le RN sans compromission avec LFI
— CRIF (@Le_CRIF) July 2, 2024
Fidèle à ses engagements historiques, le Crif appelle les Français à se mobiliser pour empêcher l'arrivée au pouvoir du Rassemblement National en votant massivement pour les candidats de partis…
"La perspective d'une majorité absolue du RN constitue une menace pour la République" car "jamais dans l'Histoire, les projets populistes ou nationalistes n'ont été un rempart face à la montée de l'antisémitisme et de la haine", ajoute l'institution. Mais le Crif estime aussi que "les provocations antisémites et sa stratégie du chaos, en alimentant les peurs des Français, ont fait du rejet de LFI le carburant électoral de la montée du RN".
Marine Le Pen outrée par la chanson anti-RN "No Pasarán"
Sur X, Marine Le Pen a qualifié "d'abjection" la chanson anti-RN "No pasarán", interpreté par un collectif d'une dizaine de rappeurs, dont Fianso ou Akhenaton. Dans ce morceau, diffusé lundi soir, ils dénoncent la montée de l'extrême droite en France, appelant la jeunesse à voter au second tour des législatives. Réunis sous la houlette du producteur et compositeur Djamel Fezari alias DJ Kore, et le directeur artistique Ramdane Touhami, les artistes (Fianso, Akhenaton, Mac Tyer, Seth Gueko, Zola, Soso Maness...) ont commencé à produire ce morceau fleuve d'une dizaine de minutes au lendemain des élections européennes, où le Rassemblement national (RN) a terminé en tête.
Dans ce titre, on peut entendre des phrases comme : "Fuck le RN", "Jordan t'es mort", "On vote contre les porcs" ou encore "N*que Marine et Bardella".
Le Nouveau nouveau front populaire. Ça donne envie, non ?
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) July 2, 2024
J’espère que le parquet va se saisir de cette abjection. pic.twitter.com/T81c8VUgqI
LFI refusera de participer à une grande coalition, affirme Manuel Bompard
"Les Insoumis ne gouverneront que pour appliquer leur programme, rien que le programme", a répondu le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard, mardi sur BFMTV, à la proposition d'"Assemblée plurielle" du Premier ministre Gabriel Attal. Le député des Bouches-du-Rhône, réélu dimanche au premier tour des législatives, a exclu l'idée d'une grande coalition si aucune majorité absolue ne se dégageait à l'issue du second tour le 7 juillet.
>> LIRE AUSSI - Législatives 2024 : ce qu'il faut retenir du débat entre Jordan Bardella, Manuel Bompard et Gabriel Attal
"Je suis dans une campagne où l'objectif, c'est d'avoir une majorité pour pouvoir gouverner avec un gouvernement du Nouveau Front populaire dimanche. C'est quand même ça aujourd'hui l'enjeu", a-t-il dit, le bloc de gauche ayant recueilli 27,99% des voix, en deuxième position derrière le Rassemblement national (29,25%).
"Pour le reste, je vais vous dire un principe simple, très clair : les Insoumis ne gouverneront que pour appliquer leur programme, rien que le programme, mais tout le programme", a martelé Manuel Bompard. Alors que les partis se mettent en ordre de marche pour le deuxième tour, s'accordant bon an mal an pour former un front républicain face au RN, Gabriel Attal a souhaité lundi soir sur TF1 que sortent des urnes une "Assemblée plurielle", le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand (Les Républicains) plaidant pour un "gouvernement de sursaut national". Interrogé sur ce pas du chef du gouvernement vers l'union de la gauche, Manuel Bompard a répondu : "Qu'il décide d'abroger la réforme des retraites, s'il veut faire des pas."
Raquel Garrido se désiste "unilatéralement" en Seine-Saint-Denis
La députée sortante de la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis, Raquel Garrido (LFI dissidente), arrivée troisième au premier tour des élections législatives derrière le candidat investi par LFI et la candidate UDI, s'est désistée. "Je me désiste. Moi je le ferai, unilatéralement, toute seule. Car moi, je n'ai pas de principes à géométrie variable", a déclaré Raquel Garrido sur BFMTV tard lundi soir.
L'élue s'était dite lundi "prête" à se désister à condition que les candidates investies par LFI contre les députés insoumis sortants Alexis Corbière et Danielle Simonnet, "purgés" comme elle, se retirent également. "Il me semble que cela aurait pu réparer des choses. Cela aurait été une belle image après cette phase extrêmement agressive entre nous. J'ai écouté Manuel Bompard au journal de 20H de France 2, et il a fermé cette porte", a regretté Raquel Garrido.