Marche contre l'antisémitisme : ce qu'il faut retenir de ces manifestations qui ont rassemblé 182.000 personnes en France

marche antisémitisme 1:23
  • Copié
avec AFP / Crédit photo : Thomas SAMSON / AFP , modifié à
Une grande marche transpartisane contre l'antisémitisme est organisée ce dimanche à partir de 15 heures à Paris par les présidents des deux chambres du Parlement. Des rassemblements doivent également avoir lieu dans de nombreuses villes françaises. Depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier, plus d'un millier de cas de menaces et de violences contre la communauté juive ont été recensés en France. Suivez notre direct.

Une grande marche transpartisane contre l'antisémitisme est organisée ce dimanche à Paris, à l'initiative des présidents des deux chambres du Parlement, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher. Depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier, les menaces et violences contre la communauté juive se sont multipliés dans le pays. Plus d'un millier d'actes antisémites ont été recensés.

À Paris, la grande marche civique contre l'antisémitisme a commencé vers 15h, le cortège s'élançant place des Invalides derrière les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher.

Derrière la banderole "Pour la République, contre l'antisémitisme", marchaient également la Première ministre Elisabeth Borne, les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, alors que des milliers de personnes se sont rassemblées pour participer à cette manifestation.

La France Insoumise a choisi de ne pas participer à cette marche, alors que le Rassemblement national est présent en fin de cortège, pour éviter de nouvelles polémiques. Emmanuel Macron ne participe pas à cette marche.

Plus de 3.000 policiers et gendarmes sont déployés à Paris pour assurer la sécurité. De nombreux autres rassemblements sont organisés dans toute la France. Suivez notre direct.

Les informations à retenir :

  • 182.000 ont défilé partout en France, 105.000 rien qu'à Paris 
  • 7.500 personnes ont défilé dans les rues de Marseille
  • Une grande marche transpartisane contre l'antisémitisme est organisée ce dimanche à Paris, à l'initiative des présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat.
  • Le cortège s'est élancé vers 15 heures des Invalides.
  • Des rassemblements sont également organisés dans plusieurs grandes villes partout en France.
  • Le RN y participera, contrairement à LFI qui a décidé de boycotter cette marche.
  • Dimanche matin, Elisabeth Borne a dénoncé les "postures" de LFI et du RN.
  • Un rassemblement des députés de LFI au square des Martyrs juifs du Vélodrome d'Hiver, dans le XVe arrondissement, a été perturbée par des manifestants.

Plus de 182.000 manifestants en France contre l'antisémitisme 

Plus de 182.000 personnes ont défilé dimanche après-midi contre l'antisémitisme en France, dont 105.000 à Paris, a-t-on appris auprès du ministère de l'Intérieur et de la préfecture de police.

A 17h30, 110 mobilisations (hors Paris) avaient mobilisé 77.560 personnes, a précisé le ministère, relevant que les actions les plus importantes avaient été organisées à Marseille (7.500 personnes), Strasbourg (5.000), Grenoble (3.700), Bordeaux (3.500), Nice (3.000), Lyon (3.000), Nantes (2.000) et La Rochelle (2.000). Dans la capitale, 105.000 personnes ont défilé, selon la préfecture de police. "Aucun incident notable" n'est à déplorer, a précisé la Place Beauvau.

105.000 personnes ont défilé à Paris 

105.000 personnes ont répondu à l'appel de la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et le président du Sénat, Gérard Larcher, pour la "grande marche civique" contre l'antisémitisme, selon des journalistes de l'AFP présents sur place. Une bonne partie de la classe politique, dont l'extrême droite, ont fait le déplacement.

En tête de cortège, derrière une banderole "Pour la République, contre l'antisémitisme", défilent les deux présidents des deux chambres du Parlement, la Première ministre, Élisabeth Borne, les ex-présidents de la République, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ainsi que plusieurs anciens chefs de gouvernement, comme Manuel Valls ou Jean Castex. 

La tête de cortège s'est élancée vers 15h10 depuis le parvis de l'Assemblée nationale, et plusieurs "Marseillaise" ont été entonnées. 

Jean-Luc Mélenchon estime que la marche contre l'antisémitisme a été un échec

Le leader de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a estimé à propos de la marche contre l'antisémitisme que "toute la droite et l'extrême droite pourtant unies, ont échoué à reproduire les mobilisations générales du passé".

Selon les journalistes de l'AFP dans la manifestation, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche entre l'Assemblée nationale et le Sénat pour rejeter l'antisémitisme, alors que le nombre d'actes hostiles aux Juifs a explosé depuis le 7 octobre, début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien.

"Le rejet de l'antisémitisme est plus large en France. Ils l'ont rabougri et rendu ambigu. Le peuple français restera uni malgré ses dirigeants", a ajouté Jean-Luc Mélenchon sur la plateforme X. LFI avait décidé de boycotter cette marche pour marquer son mécontentement devant la participation du Rassemblement national (RN) et de l'autre parti d'extrême droite, Reconquête.

Les autres partis de gauche Europe Écologie-Les Verts, PS et PCF ainsi que des associations de défense des droits humains ont eux choisi de participer, mais de s'afficher derrière une banderole commune "contre l'antisémitisme et tous les fauteurs de haine et de racisme" dans une démarche de "cordon républicain" face à l'extrême-droite.

"Nous sommes exactement là où nous devons être", affirme Marine Le Pen

"Nous sommes exactement là où nous devons être", a lancé la cheffe de file des députés du Rassemblement national Marine Le Pen quelques minutes avant le début de la grande marche contre l'antisémitisme sur l'esplanade des Invalides.

Marine Le Pen, dont la présence dans ce cortège est contestée par la gauche et la majorité en raison du passé antisémite de son parti, a estimé qu'il s'agissait de "petite politique politicienne". Un groupe de militants d'une organisation juive de gauche Golen a brièvement essayé de s'opposer à sa participation au début de la manifestation, avant d'être contenu par la police.

"Notre ordre du jour, c'est la République", dit Gérard Larcher

La marche contre l'antisémitisme doit être l'occasion d'un "sursaut républicain", a déclaré dimanche le président du Sénat, Gérard Larcher, au côté de son homologue de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet qui a espéré "que cette marche rassemble au maximum nos concitoyens".

"Notre ordre du jour, c'est la République", a résumé Gérard Larcher peu avant le départ du cortège parisien prévu à 15H00, que les polémiques sur la présence du Rassemblement National et l'absence de La France Insoumise "ne doivent pas salir", a estimé Yaël Braun-Pivet.

Un rassemblement de LFI contre l'antisémitisme perturbé par des manifestants

Un rassemblement contre l'antisémitisme organisé par La France insoumise (LFI) près de l'emplacement de l'ancien Vel d'Hiv, a été perturbé dimanche matin à Paris par des manifestants qui reprochent au parti de Jean-Luc Mélenchon ses ambiguïtés sur cette question.

Portant des pancartes "Touche pas à la mémoire", "Touche pas au Vel d'Hiv", plusieurs dizaines de manifestants ont perturbé le rassemblement qui avait pour but de déposer des gerbes de fleurs au square des Martyrs juifs du Vélodrome d'Hiver, dans le XVe arrondissement.

Un rassemblement plus important prévu par LFI avait été interdit par la Préfecture de police de Paris, mais le dépôt de fleurs avait été autorisé. LFI entendait ainsi manifester contre l'antisémitisme sans participer à la grande marche civique.

Elisabeth Borne dénonce les "postures" de LFI et du RN

Elisabeth Borne a estimé dimanche que "les postures n'ont pas leur place" dans la marche contre l'antisémitisme cet après-midi à Paris, à laquelle elle participera car "ce combat est vital pour notre cohésion nationale". Cette remarque cible à la fois La France Insoumise (LFI) dont "l'absence parle d'elle-même" et le Rassemblement national (RN) dont "la présence ne trompe personne", a précisé la Première ministre dans un message sur X (ex-Twitter).

Le RN participera à cette grande marche organisée à l'appel des présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, ce qui a suscité la colère des formations de gauche et de la majorité eu égard au passé antisémite du parti cofondé par Jean-Marie Le Pen.

LFI a décidé de boycotter cette manifestation justement en réponse à la présence du RN. Mais le message du parti de la gauche radicale sur l'antisémitisme est brouillé par plusieurs prises de positions jugées ambigües de son leader Jean-Luc Mélenchon. L'un de ses députés David Guiraud a déclenché une tempête politique samedi en semblant minimiser les massacres commis le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.