Une partition classique pour la benjamine de l’Assemblée nationale. En campagne lundi à Sens, dans l'Yonne, un département où le Front national est arrivé en tête aux dernières élections départementales, Marion Maréchal-Le Pen a fait de l’immigration son principal cheval de bataille.
"Mensonge extraordinaire." Si la députée du Vaucluse démarre son meeting sur le thème des "oubliés" et des déserts médicaux, elle revient vite aux fondamentaux du parti avec une salve contre le droit d’asile. "Ces réfugiés ou ces migrants, comme ils les appellent, émaneraient de pays en guerre... C’est un mensonge extraordinaire", lance la députée sous les applaudissements de la salle. Un discours porteur ici. En octobre dernier, une cinquantaine de réfugiés sont arrivés dans un centre d’accueil d’une commune toute proche.
"Ils nous tirent dessus." Si dans le public les sympathisants sont nombreux à aborder les problèmes économiques, l’immigration reste l’un des principaux marqueurs de leur choix de vote, conforté par la peur des attentats. "D’accord il faut s’ouvrir aux autres, mais les gens qui viennent en terrain conquis chez nous, à qui l'on donne de l’argent pour vivre... Ils nous tirent dessus", lâche une partisane.
"Les renvoyer d’où ils viennent." Et si la plupart tiennent un discours modéré, la France apaisée, l’un des slogans de campagne de Marine Le Pen, ne séduit pas tout le monde dans la salle. Comme chez ce sympathisant : "C’est une insécurité systématique, il faut épurer la population. Il faut les renvoyer d’où ils viennent."