Une concertation organisée par le gouvernement a été lancée jeudi pour permettre au grand public de s'exprimer sur l'avenir du bouquet énergétique français, avec le nucléaire au cœur des débats. Cette concertation, qui doit durer jusqu'au 31 décembre, avait été promise par Emmanuel Macron quand il avait annoncé, à Belfort en février, la construction de six réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR avec une option pour huit supplémentaires.
Une plateforme participative en ligne
Elle se déroulera via une plateforme participative en ligne (concertation-energie.gouv.fr) et au travers de plusieurs réunions dans le pays, ainsi qu'un "forum des jeunesses" réunissant 200 jeunes, mi-janvier. Elle intervient alors que le Parlement doit voter au plus tard en 2024 la future feuille de route énergétique de la France (fixant notamment quelle part pour chaque énergie).
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Trois grandes questions seront posées au public
Cette concertation bénéficiera du suivi de quatre garants de la Commission nationale du débat public (CNDP), autorité administrative indépendante qui a conseillé le gouvernement sur ses modalités d'organisation. Leur mission : garantir la transparence, la neutralité, et le "devoir de suite", en l'occurrence une synthèse qui sera versée aux travaux parlementaires.
Trois grandes questions seront posées au public, avec comme objectif la neutralité carbone en 2050 (consistant à ne pas générer plus d'émissions de gaz à effet de serre qu'on ne peut en absorber) : comment adapter notre consommation ? Comment satisfaire nos besoins énergétiques tout en sortant de notre dépendance aux énergies fossiles ? Comment planifier et financer notre transition énergétique ? "L'atteinte de ces objectifs implique de véritables choix de société sur notre façon de consommer et de produire, de se déplacer, de se loger", souligne le gouvernement dans son communiqué jeudi.
La stratégie gouvernementale : diminuer les consommations et décarboner
La stratégie gouvernementale, elle, vise à diminuer les consommations (sobriété et efficacité énergétique), et à décarboner la façon dont génère l'électricité, avec les renouvelables et le nucléaire. Les conclusions de cette concertation pourront-elles éventuellement changer ces orientations ? "Il y a des grands axes qui ont été brossés par le président Emmanuel Macron (...) mais il y a la question du comment, c'est ça qui est au cœur de cette concertation et il faut définir plus précisément la manière dont on va détailler cette politique", souligne le ministère de la Transition énergétique.
Dans le même temps, un autre débat doit commencer le 27 octobre, sur la construction des futurs EPR, et organisé cette fois directement par la CNDP. Ce débat public, une obligation légale pour EDF, se déroulera donc parallèlement à la concertation gouvernementale, jusqu'au 27 février, en Normandie - les deux premiers EPR étant prévus à Penly (Seine-Maritime) - mais aussi dans le reste de la France.