"Emmanuel Macron obéit à des intérêts étrangers et ne défend pas l’intérêt national. C'est une accusation grave, oui, que j'assume." Invité du Grand Rendez-vous ce dimanche sur Europe 1/CNews/Les Echos, le député de l'Essonne et président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan a été très incisif sur la politique énergétique du gouvernement d'Emmanuel Macron.
"C'est Alice aux pays des merveilles"
Selon l'homme politique, Emmanuel Macron est "complètement déconnecté" : "C'est Alice aux pays des merveilles, il vit sur un nuage ou il fait semblant". Alors que la situation est tendue en France et que les risques de coupure d'électricité cet hiver se précise, le député accuse Emmanuel Macron, responsable depuis sa décision de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim en 2020.
Le début de la "destruction" de la filière nucléaire au profit des énergies renouvelables qui sont en train "de tuer la France" : "Plus vous mettez des éoliennes qui ne tournent pas quand il n'y a pas de vent, plus vous êtes obligés d’importer du gaz pour compléter", s'explique-t-il. "Les énergies renouvelables sont une hérésie environnementale, puisqu’il faut compléter par du carbone, une hérésie financière et hérésie en terme d’efficacité énergétique."
La fermeture de la centrale alsacienne est une "erreur grave" selon l'ex-candidat à la présidentielle, "à la limite de la haute trahison" : "Olivier Marleix a fait une étude et on se demande si y’a pas des intérêts derrière, des intérêts allemands et américains." Pour Nicolas Dupont-Aignan, Emmanuel Macron, aujourd'hui "obéit" à l'Allemagne. Le pays voisin "a toujours voulu détruire le nucléaire français, car c'était un avantage comparatif extraordinaire pour nos entreprises, c’était un outil de compétitivité, cela a offert un système social plus riche qu’en Allemagne".
"Nos dirigeants ont failli"
Des propos très accusateurs que le député martèle et répète sur Europe 1. "Notre pays est gouverné par un système d’oligarchie, soumis à des intérêts étrangers qui pillent le pays." Nicolas Dupont-Aignan, quant à lui, veut revenir à un prix national de l'électricité. S'il n'accuse pas le bouclier tarifaire, qu'il salue notamment pour contenir la hausse des prix du gaz, il le qualifie "d'absurde" sur l'électricité. "C'est délirant, parce que nous produisons à 50 euros le mégawatt et les électriciens le vendent à 400 euros." Le président de Debout la France propose de remettre le prix de l'électricité au prix de production, ce qui éviterait la subvention des Français et des entreprises.
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Une solution : suivre l'exemple de l'Espagne et du Portugal et quitter le système tarifaire européen. "Ils ont défendu leurs industries" alors que la France "a des dirigeants qui ont failli", lance-t-il. "Il faut revenir à EDF telle qu'on l'a connu, une entreprise unique, afin de retrouver notre souveraineté économique. Ça veut dire beaucoup d’intérêts contrariés", souligne le député, "avec toutes ces sociétés privées qui se sont engraissées avec des faux tarifs et qui laissent tomber les abonnés." Ces dernières sont une aberration pour Nicolas Dupont-Aignan. "Il faut les dissoudre."
Les coupures de courant de cet hiver sont donc, pour le député, une conséquence directe du démantèlement de la filière nucléaire par Emmanuel Macron, qui ne s'est "pas montré rassurant", lors de son interview sur TF1 ce samedi.