Emmanuel Macron signe et persiste. Deux semaines après avoir évoqué l'idée d'envoyer des troupes occidentales en Ukraine si la situation l'obligeait, le chef de l'État poursuit le développement de son idée, cette fois-ci dans les colonnes du journal Le Parisien. "Notre devoir est de nous préparer à tous les scenarii", a-t-il déclaré. Des propos qui ont pourtant suscité une levée de bouclier de la part des Alliés de la France et de l'Ukraine, la plupart des chefs d'État désapprouvant catégoriquement les dires du président de la République.
Un jugement sur lequel La France insoumise persiste également. "Sur le fond, je pense que ses propos sont irresponsables et contreproductifs", juge Manuel Bompard sur le plateau du Grand Rendez-vous Europe 1/ CNews/ Les Echos.
"Ça a levé l'ambiguïté stratégique"
"C'est contreproductif parce que le président de la République prétendait en quelque sorte, c'est le terme qu'il a employé, vouloir créer une ambiguïté stratégique et mettre en insécurité Vladimir Poutine. Le résultat qui a été produit, c'est le résultat exactement inverse, puisque vous avez à peu près l'ensemble des pays de l'Union européenne et l'ensemble des pays de l'OTAN qui ont dit : 'Il n'est pas question pour nous d'envoyer des troupes au sol en Ukraine'", poursuit le coordinateur de La France insoumise.
"En fait, plutôt que de créer une ambiguïté stratégique, ça a levé l'ambiguïté stratégique. Et s'il y a quelqu'un qui a rendu un immense service à Vladimir Poutine, c'est bien le président de la République française, puisqu'il a montré la division de l'Union européenne, la division de l'OTAN sur ce sujet", ajoute le député des Bouches-du-Rhône.
La voie de la négociation comme seule issue du conflit ?
Depuis le début du conflit, La France insoumise appelle à négocier pour régler la guerre entre l'Ukraine et la Russie. Une position souvent jugée comme faisant le jeu du Kremlin, alors que la Russie occupe près de 17% du territoire ukrainien. "Les partisans de la paix sont caricaturés comme étant soi-disant les partisans de la défaite. Or, je veux informer Monsieur Macron qu'il n'y a pas que deux choix", insiste-t-il.
Avant de conclure : "Nous ne sommes pas condamnés à choisir entre laisser la Russie gagner, s'emparer de l'Ukraine et faire la guerre nucléaire. Heureusement, en fait, quand on est responsable, on accepte qu'il y a d'autres possibilités, notamment la voie que nous défendons, qui est la voie de la diplomatie, qui est la voie de la négociation, qui est la voie de la médiation pour faire en sorte que ce conflit s'arrête le plus rapidement possible", termine Manuel Bompard.