Le polémiste de la droite de la droite Éric Zemmour a été condamné jeudi à 4.000 euros d'amende pour injure à caractère raciste, pour avoir qualifié en 2018 le prénom de l'ex-chroniqueuse du groupe Canal+ Hapsatou Sy d'"insulte à la France". L'ex-candidat à la présidentielle de 64 ans et président de Reconquête!, absent lors du jugement, a en outre été condamné à payer 3.000 euros de dommages et intérêts ainsi que 2.000 euros en frais d'avocats.
Son avocat Me Olivier Pardo a immédiatement annoncé faire appel "face à cette décision qui n'a pas de sens juridique".
"Une grande satisfaction" pour l'avocat de Hapsatou Sy
"C'est une grande satisfaction", a au contraire estimé Me Antoine Vey, avocat de Hapsatou Sy, "le tribunal nous a entièrement donné raison. "Derrière le combat que porte Hapsatou Sy, il y a probablement la reconnaissance de toute une tranche de le population française", a-t-il ajouté. Lors de l'audience, le 4 novembre, la procureure avait requis 100 jours-amende à 200 euros, soit 20.000 euros, pouvant se transformer en emprisonnement en cas de non-paiement.
Les propos en cause avaient été tenus lors de l'enregistrement en public de l'émission de Thierry Ardisson Les Terriens du dimanche en septembre 2018 sur C8. La société de production avait coupé au montage l'extrait. La chroniqueuse avait diffusé sur les réseaux sociaux une vidéo filmée par une maquilleuse contenant ce passage coupé et porté plainte avec constitution de partie civile.
Éric Zemmour lui préférait le prénom "Corinne"
La séquence telle que diffusée sur C8 se déroule ainsi : Hapsatou Sy rappelle son prénom à Eric Zemmour, qui rétorque : "Votre mère a eu tort". "Et vous voudriez que je m'appelle comment ?", rebondit la chroniqueuse. "Corinne", lui répond l'invité. Dans un face-à-face suivant, coupé au montage, la chroniqueuse déclare : "Ce que vous venez de dire est une insulte à la France". "Mademoiselle, c'est votre prénom qui est une insulte à la France", affirme en retour Eric Zemmour.
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Le tribunal a souligné que les propos étaient "outrageants" envers Mme Sy "dès lors qu'ils signifient que son prénom, élément de sa personnalité (...) serait l'expression d'une marque d'irrespect, de mépris envers la France et porterait atteinte à sa dignité". "Même s'ils présentent un lien avec le débat initial (...) se détachent nettement de ce dernier à partir du moment où ils dégénèrent en une attaque strictement personnelle, à caractère discriminant", selon la juridiction.
Éric Zemmour avait été définitivement condamné à une amende de 3.000 euros pour provocation à la haine religieuse en 2016. Il est visé par de nombreuses procédures. En 2023, il doit être prévenu dans huit procès à Paris après des plaintes visant des propos qu'il a tenus.