Emmanuel Macron s'est rendu vendredi matin au siège de son parti, Renaissance, pour saluer l'équipe de la tête de liste aux européennes Valérie Hayer et promettre d'apporter ses "forces à quelques moments clés" d'une campagne à la peine. "Je remercie Valérie de porter nos couleurs avec talent et compétence", a déclaré le chef de l'État, rue du Rocher à Paris, selon des propos rapportés par un participant.
"J'essaierai de vous aider"
"Là où je suis, j'essaierai de vous aider et d'apporter mes forces à quelques moments clés de la campagne", a-t-il ajouté lors de ce déplacement sans presse, confirmé à l'AFP par son entourage. "Cette élection est essentielle pour ce que l'on représente, pour ce que nous sommes et pour ce que nous défendons en Europe, alors même que l'Union européenne n'a jamais fait face à autant de défis dans son Histoire", a-t-il poursuivi.
Emmanuel Macron semble vouloir mettre en scène un engagement croissant, en vue du scrutin du 9 juin, alors que son camp est largement devancé dans les sondages par le Rassemblement national de Jordan Bardella et même talonné, dans certaines études récentes, par la liste socialiste menée par Raphaël Glucksmann. Il doit prononcer jeudi prochain un grand discours sur l'Europe afin, dit son entourage, "d'influer en tant que chef de l'État sur l'agenda de la prochaine Commission européenne". Il parlera à la Sorbonne, là où il avait déjà énoncé sa vision européenne en septembre 2017, peu après son accession à l'Élysée.
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"On a la bonne candidate (...) On a surtout les bonnes idées"
D'ici là, il doit multiplier les consultations en rencontrant notamment des experts de cercles de réflexion en début de semaine prochaine, selon un conseiller. Mardi, il recevra à déjeuner à l'Élysée les chefs de son parti et des formations alliées, Horizon et le MoDem, les cadres de la campagne et les principaux ministres, a dit à l'AFP un conseiller de l'exécutif, confirmant une information du Point. La Macronie bruisse du mécontentement du président face à une mobilisation insuffisante. Il pourrait donc sonner à nouveau le rappel des troupes, après avoir déjà exhorté début mars ses ministres à se "battre pied à pied" dans la campagne.
Inquiète face aux prédictions pessimistes, une ministre suggère de mettre davantage en avant le chef de l'État dont "la marque", "peut-être moins puissante qu'en 2019" lors du précédent scrutin européen, "reste notre socle et c'est ce socle que l'on veut mobiliser". Vendredi 26 avril, au lendemain du discours baptisé "Sorbonne 2", Emmanuel Macron pourrait se rendre à Strasbourg pour la signature du nouveau contrat triennal qui lie l'État aux collectivités locales pour conforter la stature européenne de la ville alsacienne, où siège le Parlement des Vingt-Sept.
Dès mercredi à Bruxelles, il s'était affiché pour la première fois aux côtés de Valérie Hayer. "On s'organise, on a la bonne candidate (...) On a surtout les bonnes idées", avait-il alors lancé. Brièvement postée sur le compte X de l'Élysée avant d'être retirée, la vidéo de cet échange avec la presse a provoqué l'ire de La France insoumise qui a dénoncé l'utilisation "des moyens de l'État au service de la campagne" et annoncé la saisine de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques.
Le parti de la gauche radicale, qui estime que celui de la Sorbonne "ne sera rien d'autre qu'un discours de campagne", a également annoncé vendredi saisir l'Arcom, le régulateur de l'audiovisuel, "pour que le temps de parole du président de la République sur les enjeux européen" soit "attribué à la liste conduite par Mme Hayer".