Une semaine après les consultations menées par Emmanuel Macron à l'Élysée, Édouard Philippe annonce mercredi aux chefs des principaux partis politiques la réforme du mode de scrutin des élections européennes, avec un très probable retour aux listes nationales lors du scrutin de 2019.
Présentation du projet de loi. "Il s'agit pour le Premier ministre de les informer du contenu du projet de loi qui modifiera le scrutin pour les européennes, et d'échanger avec eux sur les modalités de cette élection", a indiqué l'entourage d'Édouard Philippe. Lors de leur réception à l'Élysée la semaine dernière, les chefs de partis - à l'exception de Bernard Accoyer pour Les Républicains - ont plaidé auprès d'Emmanuel Macron pour un retour à des listes nationales pour les élections européennes, qu'ils soient pro ou antieuropéens.
Le retour à une liste nationale. Fort de ce quasi-consensus, l'exécutif semble favorable au retour à une circonscription nationale unique pour le prochain scrutin du printemps 2019, alors que, depuis les européennes de 2004, la France est divisée en huit circonscriptions (Est, Ouest, Ile-de-France...). Le principe de la proportionnelle à un tour, et donc du scrutin de listes, n'est lui pas remis en question.
Un toilettage s'imposait a minima, selon le gouvernement, car les frontières des circonscriptions électorales sont incohérentes avec les nouvelles régions métropolitaines dessinées à la fin du quinquennat Hollande (Rhône-Alpes avec PACA au lieu d'Auvergne, etc.) Seuls Les Républicains ont présenté mardi une alternative à la circonscription unique, avec 13 circonscriptions régionales.
Une demie-heure consacrée à chaque chef de parti. À partir de huit heures, se succéderont chaque demi-heure dans le bureau d'Édouard Philippe les chefs ou représentants des principaux partis : Jean-Christophe Lagarde (UDI), Bernard Accoyer (LR), Rachid Temal (PS), Jean-Luc Mélenchon (LFI), David Cormand (EELV), Pierre Laurent (PCF), Laurent Hénard et Sylvia Pinel (Parti radical valoisien et PRG en cours de fusion). François Bayrou (MoDem), Marine Le Pen (FN), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et Christophe Castaner (LREM) termineront les rendez-vous qui doivent théoriquement s'achever vers 13h30.
Premier test électoral pour Macron. Les européennes de 2019, première élection intermédiaire du président Macron, s'annoncent comme un vrai test électoral après deux ans de mandat. Soucieux de constituer un arc central pro-européen avec son allié du MoDem, le chef de l'État peut espérer obtenir des renforts au-delà de sa majorité : il y a deux semaines, Alain Juppé avait adressé une main tendue très remarquée en évoquant "un grand mouvement central" aux européennes avec Emmanuel Macron.