Pour la dernière ligne droite avant les élections européennes de dimanche, Emmanuel Macron a choisi les quotidiens régionaux pour plaider en faveur de l'Europe et de son projet européen, a indiqué l'Élysée. Les journalistes de huit ou neuf groupes de la presse régionale sont conviés à l'Élysée pour une interview qui marque une nouvelle implication du chef de l'État, dont le parti LREM est au coude-à-coude, voire derrière le Rassemblement national dans les derniers sondages.
Les propos du président devraient être relus avant publication
L'Élysée a fait savoir que les propos du président devraient être relus avant publication, ont indiqué plusieurs journaux. "Comme toujours, ce sera relu par l'Élysée mais généralement ils modifient très peu", a précisé l'un d'eux. En signe de protestation, La Voix du Nord a décidé de boycotter l'invitation. "Il s'agit d'une formule qui n'est pas en phase avec nos pratiques. On ne permet pas ces pratiques de relecture", a déclaré Gabriel d'Harcourt, directeur de la publication.
Interrogé, l'Élysée a refusé de s'exprimer sur cette relecture, qu'exigent également systématiquement les ministères et Matignon pour les interviews ministérielles. Seul l'entretien du chef de l'État avec cinq éditorialistes et journalistes fin janvier y avait échappé. Les journalistes des groupes de presse ayant accepté cette règle viendront lundi après-midi à l'Élysée réaliser cette interview qui devrait paraître dès lundi soir sur leur site internet et mardi matin dans les versions papier.
Emmanuel Macron souhaite mobiliser l'électorat
Sans appeler directement à voter pour les Marcheurs, Emmanuel Macron, qui veut mettre tout son poids dans la balance, souhaite mobiliser l'électorat en "rappelant les apports concrets de l'Europe pour les citoyens, notamment français", a expliqué son entourage. "Car si aujourd'hui une grande partie de la population ne se sent pas concernée par l'Europe, c'est qu'ils ne voient pas ce que l'Europe leur apporte. Il veut rappeler ce qu'elle leur apporte en matière sociale, environnementale, de sécurité, économique, de lutte contre le terrorisme".
Il devrait aussi de nouveau mettre en garde contre le risque d'une "déconstruction du projet européen" qui n'aurait "rien d'anodin" pour les Français. "Sans l'Europe, si nous étions seuls face à la Chine et aux États-Unis, peut-être n'aurions nous plus notre modèle social", ajoute l'Élysée.
L'interview multiple avec la presse régionale, une première
C'est la première fois que le chef de l'État opte pour une telle interview multiple avec la presse régionale, qui a été organisée en concertation avec le Syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR), précise la présidence. Le SPQR regroupe la cinquantaine de quotidiens régionaux français - des titres comme Ouest-France, Sud-Ouest, La Voix du Nord, Le Parisien, Le Dauphiné Libéré, Le Télégramme ou Le Progrès - qui appartiennent à une dizaine de groupes de presse.
Parallèlement, le chef de l'État va encore recevoir cette semaine des dirigeants européens pour continuer à rassembler "l'arc progressiste" qu'il veut constituer pour soutenir ses projets de réformes de l'UE. Ce lundi, il reçoit le président du Conseil européen Donald Tusk puis dîne avec le Premier ministre portugais Antonio Costa.