Ian Brossat était l'invité du Grand Rendez-Vous, dimanche. 2:05
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"Ils ont l'un et l'autre intérêt à limiter l'élection à cela", a estimé la tête de liste PCF pour les élections européennes à propos d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen, dimanche sur Europe 1. 
INTERVIEW

L'engagement d'Emmanuel Macron, qui a promis de s'impliquer dans la campagne des européennes, présentant un choix entre "ceux qui veulent rebâtir l'Europe et ceux qui veulent la diviser" est-il légitime ? Non, selon Ian Brossat. "Je trouve que ce qu'il fait est extrêmement dangereux", a estimé la tête de liste du Parti communiste pour les élections européennes, invité du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Echos, dimanche

"Soit Macron soit le chaos, soit les libéraux soit les fachos"

"Ça fait des mois, maintenant que le président de la République essaie d'organiser une espèce de duel qui est en réalité un duo, dans lequel on a d'un côté l'extrême droite, et de l'autre lui-même", estime l'élu parisien. "Il nous explique c'est soit Macron soit le chaos, soit les libéraux, soit les fachos. C'est très dangereux, parce que faire ça, c'est préparer la victoire de madame Le Pen le coup d'après. Il jette dans les bras de l'extrême droite tous ceux qui ne veulent plus de ses politiques libérales."

 

"On n'a pas le droit de faire ça, de voler l'élection aux Français en leur expliquant que le seul choix auquel ils ont le droit c'est un choix entre les libéraux et les fachos", appuie le candidat. "Nous méritons, en France et en Europe, mieux que cela."

"Ils ont l'un et l'autre intérêt à limiter l'élection à cela"

La sortie de Marine Le Pen, qui a récemment appelé Emmanuel Macron à la démission en cas de victoire du Rassemblement national aux européennes, s'inscrit selon Ian Brossat dans cette logique. "Ils ont l'un et l'autre à limiter l'élection à cela", explique-t-il.

"C'est honteux, parce que cela veut dire que tous les Français de gauche, qui sont attachés à la justice sociale, qui sont attachés à la justice fiscale (...), comment peuvent-ils se retrouver dans ce choix-là ?", interroge le candidat. "Parce que madame Le Pen, qui se présente comme une espèce d'alternative sociale, elle n'est pas favorable à l'augmentation du Smic, elle n'est pas favorable au retour de l'impôt de solidarité sur la fortune. Evidemment, elle est concernée, elle est châtelaine. À un moment, il va falloir qu'on permette aux Français de faire un autre choix."