Le discours d'Emmanuel Macron à la Sorbonne jeudi dernier doit être décompté dans son "intégralité" comme temps de parole pour son camp dans le cadre de la campagne des élections européennes, a tranché jeudi le régulateur de l'audiovisuel, l'Arcom. "Si les propos du président de la République n'exprimaient pas un soutien explicite à la liste conduite par Mme Valérie Hayer, ils présentaient néanmoins, dans leur intégralité, un lien direct avec l'élection", a considéré l'Arcom, dans un courrier à LR consulté par l'AFP.
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Une possible "incidence sur le scrutin" des européennes
Le régulateur souligne notamment que ces propos, "contribuant à dresser un bilan de l'action passée et exposant les éléments d'un programme, pouvaient avoir une incidence sur le scrutin" du 9 juin. L'autorité indépendante observe également que ce discours, de près de deux heures, a été prononcé "alors que la campagne électorale est pleinement engagée". Les différentes antennes ayant retransmis le discours vont donc devoir en tenir compte, en équilibrant les temps de parole des autres camps politiques.
Éric Ciotti, patron de LR, s'est félicité sur X que "grâce aux Républicains, la manipulation politicienne (soit) démasquée".
À la suite de ma saisine, l’Arcom considère que l’intégralité du discours de Macron sur l’Europe présentait un lien direct avec l’élection européenne.
— Eric Ciotti (@ECiotti) May 2, 2024
Grace aux Républicains, la manipulation politicienne démasquée ! pic.twitter.com/FhfMgNiQrD
Son parti avait écrit la semaine dernière au régulateur afin que l'intégralité de ce discours, qu'ils qualifient "d'opération de propagande électorale", soit décompté "du temps de parole de la liste" Renaissance. LFI avait fait de même, a rappelé sa tête de liste Manon Aubry, également sur X.
A la suite de notre saisine, l'ARCOM va décompter le discours de Macron de la Sorbonne du temps de campagne de Valérie Hayer.
— Manon Aubry (@ManonAubryFr) May 2, 2024
Il faut désormais que les frais d'organisation soient décomptés des comptes de campagne. En démocratie, il n'y a pas de candidature officielle d'Etat !
Le patron du PS Olivier Faure avait aussi annoncé son intention de solliciter l'Arcom, évoquant "un sujet d'iniquité entre les candidatures". Les chaînes de télévision elles-mêmes s'étaient interrogées et certaines avaient questionné le régulateur.
Un principe d'équité appliqué depuis le 15 avril
Le chef de l'État était revenu sur le sujet devant des journalistes à Strasbourg vendredi : "C'était une parole de président de la République hier. Après, les règles sont définies par d'autres et c'est très bien et en indépendance". "Mais je pense qu'il ne faut pas être hypocrite sur le sujet. Il faut assumer la politique qu'on a conduite, le rôle que la France a mené ces dernières années et le fait que j'aie mis l'Europe au cœur aussi du projet qui est le nôtre", avait-il ajouté.
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Depuis le 15 avril, et comme avant chaque élection, télés et radios sont tenues de respecter un principe d'équité dans le traitement des forces politiques. L'Arcom n'avait pas donné de consigne particulière pour ce discours. Les règles prévoient que les interventions du président de la République qui "relèvent du débat politique lié aux élections, notamment celles qui comportent l'expression d'un soutien envers un candidat ou une liste de candidats, un parti ou groupement politique, fassent l'objet d'un relevé distinct" par les antennes, par rapport à ses autres interventions sans lien avec l'élection. Les antennes "en tiennent compte en veillant à ce que les autres candidats, listes, partis ou groupements politiques bénéficient, en contrepartie, d'un accès équitable à l'antenne".