Les têtes de liste de LR aux européennes ont plaidé lundi pour un renforcement des investissements dans le domaine de la défense, préconisant la mise en place d'une "préférence européenne", tout en déplorant que les dépenses françaises actuelles "ne soient pas à la hauteur". "L'investissement de notre gouvernement n'est pas à la hauteur des enjeux", a regretté la tête de liste LR, François-Xavier Bellamy, au terme d'une visite d'une usine du groupe Arquus dans la Nièvre.
"Il est nécessaire d'aller vers une préférence européenne en matière d'industrie de défense", a renchéri le général Christophe Gomart, numéro 3 sur la liste LR, qui a effectué son premier déplacement de campagne aux côtés de François-Xavier Bellamy et de la numéro 2 Céline Imart. "Les pays européens doivent non plus acheter vers les États-Unis, mais doivent acheter en Europe", a estimé la récente recrue de la droite, après avoir visité une usine de production de blindés légers qui emploie autour de 400 personnes à proximité de Nevers.
Bellamy pour un triplement du fonds européen de défense
Le candidat des Républicains a appelé les pays européens à consacrer 3% de leur budget à la défense "le plus rapidement possible pour avoir un vrai pilier européen de la défense au sein de l'OTAN, capable d'agir par lui-même", déplorant que la France ne se situe qu'à 2%, seuil d'objectif fixé par l'Otan.
De son côté, François-Xavier Bellamy a plaidé pour un triplement du fonds européen de défense afin de le porter à 25 milliards d'euros. "Nous voulons faire en sorte que ce fonds soit conditionné à des entreprises européennes", a-t-il estimé, précisant que les pays membres de l'UE maintiendraient leur souveraineté pour "l'équipement de leurs propres forces armées" avec leurs propres fonds.
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La tête de liste LR a, par ailleurs, manifesté son "étonnement" que l'usine d'armement qu'il a visitée et d'autres ne disposent pas aujourd'hui du "carnet de commandes qu'elles devraient". "C'est le choix du président de la République (Emmanuel Macron) de parler de réarmement sur tous les sujets, y compris démographique ou civique, mais c'est avant tout une réalité industrielle qui suppose (...) des engagements fermes de l'État", a-t-il critiqué.
Interrogés sur l'Ukraine et sur un éventuel engagement de troupes françaises ou européennes évoquées par Emmanuel Macron, les trois candidats LR ont réitéré que ce pays "n'a pas besoin de mots, mais de matériel, d'équipement et de munitions".