Samedi, la France insoumise a lancé sa campagne pour les élections européennes du 9 juin prochain avec un premier meeting organisé à Villepinte, en Seine-Saint-Denis. Avec un objectif : lancer "l'après Macron", comme l'ont scandé différents membres du parti, ainsi que Manon Aubry, tête de liste LFI. Mais les Insoumis restent loin derrière dans les sondages, et savent que le score de Jean-Luc Mélenchon à la dernière présidentielle (22%) est inatteignable. Actuellement, la liste LFI est donnée autour de 7 ou 8% dans les sondages, derrière la liste PS-Place Publique de Raphaël Glucksmann et Europe Écologie-Les Verts de Marie Toussaint. Une absence d'union de la gauche qui pourrait donner l'avantage au RN et à Renaissance, fustige Manuel Bompard. Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, le coordinateur de La France insoumise et député des Bouches-du-Rhône juge "irresponsable" le refus des autres partis de gauche de faire une liste commune pour les élections européennes.
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Si Manuel Bompard reconnaît que "l'électorat de gauche se mobilise moins" aux européennes, le coordinateur de LFI regrette que "l'accord inédit" de la Nupes pour les élections législatives n'ait pas tenu pour ces européennes. "Depuis 2022, moi, Jean-Luc Mélenchon, les députés de La France insoumise, tous, avons dit que nous voulons une liste commune de la Nupes pour les élections européennes", insiste-t-il. "S'il fallait, pour qu'on puisse trouver les conditions d'une liste commune, que ce soit par exemple une personnalité issue d'Europe Ecologie Les Verts qui conduise la liste, on était d'accord. Je regrette cette situation de division", affirme-t-il.
"Si on avait une liste commune, on pourrait battre l'extrême droite aux élections européennes"
Alors que la Nupes était confrontée à de nombreuses divisions internes, EELV, puis le Parti communiste français, ont préféré faire leur propre liste aux européennes. Une décision ensuite suivie par le PS, qui s'est allié au parti de Raphaël Glucksmann, Place Publique. Des choix que dénonce Manuel Bompard : "quand on voit le pays dans un moment si critique de son histoire, quand on voit le macronisme en train de petit à petit perdre du terrain, quand on voit l'extrême droite qui apparaît aujourd'hui comme étant la seule alternative, c'est irresponsable de ne pas aller la concurrencer. Si on avait une liste commune, aujourd'hui, on serait en train de talonner l'extrême droite et on pourrait la battre aux élections européennes", fustige le député des Bouches-du-Rhône.
Selon un sondage publié dans Le Monde le 11 mars dernier, à moins de trois mois des élections européennes, le Rassemblement national est donné largement en tête, avec 31% des intentions de vote, suivi par Renaissance (18% des intentions de vote). L'union PS-Place Publique arrive en troisième position, avec 11,5% des intentions de vote, devant EELV (8,5%). LFI arrive ensuite, à égalité avec Les Républicains (7%).