Un début de campagne difficile ? Le Premier ministre Edouard Philippe a défendu lundi soir la candidate "tenace" et "solide" Nathalie Loiseau, conseillant à la tête de liste de la majorité de "rester calme" face aux polémiques et aux "petits sujets".
Le gouvernement à la rescousse
Pour le premier grand meeting de la liste "Renaissance" de La République en Marche (LREM), à Caen, le Premier ministre et plusieurs membres du gouvernement étaient venus prêter main forte à l'ancienne ministre, dont la liste est désormais au coude-à-coude en tête des sondages avec le Rassemblement national, à 20 jours du scrutin. "Honnêté", "solidité", "patience"... Édouard Philippe a loué toutes les qualités "essentielles" de la candidate, qui a dû affronter une tempête politico-médiatique à propos de sa présence sur une liste étudiante d'extrême-droite quand elle avait 23 ans.
Dans les campagnes et leur "feu électoral", "on aimerait parler de grands débats et on est renvoyés à de petits sujets", a déploré le Premier ministre, devant près de 500 personnes. "Il faut rester calme, et comme disait mon adjudant, rester calme et boire frais", s'est-il amusé. "Il faut rester sur le chemin, ne pas s'énerver. Il faut être tenace, précis, compétent, tout cela Nathalie, tu l'es", a salué l'ancien maire du Havre. "Mon sentiment c'est que tu vas surprendre", a-t-il encore lancé à la candidate.
Avant lui, le ministre des Collectivités Sébastien Lecornu, lui aussi ex-LR et élu de Normandie, avait appelé à "serrer les rangs", reconnaissant que la majorité avait "besoin de gagner" les européennes. "On a besoin de ces élections européennes, on va pas raconter n'importe quoi (...) On va gagner mais surtout on a besoin de gagner donc merci Nathalie", a-t-il lancé.
Loiseau compare le 26 mai à un "D-Day"
Nathalie Loiseau, elle, a filé la métaphore du Débarquement du 6 juin 1944 lundi soir lors d'un meeting à Caen, comparant le scrutin du 26 mai à un "D-Day" et sa réunion publique à un "débarquement allié".
"Nous sommes à Caen et ça ressemble un peu à un débarquement allié", a lancé l'ancienne ministre des Affaires européennes, sans craindre l'anachronisme avec une des plus grandes offensives alliées contre les Nazis. "Dans 20 jours ce sera notre D-Day, notre jour J", a-t-elle encore lancé, appelant à mettre à profit ces 20 jours "pour convaincre les Français" d'adresser "un oui franc et massif à l'Europe" et "à la renaissance européenne".
En difficulté alors que la liste de la majorité présidentielle patine dans les sondages, la candidate a parfois peiné à susciter l'enthousiasme la salle, malgré des "Nathalie! Nathalie !" et "On va gagner".
Avant les interventions de la tête de liste et des membres du gouvernement, le début du meeting avait été perturbé par une poignée de sympathisants des "gilets jaunes". L'un d'entre eux a interrompu la première oratrice en hurlant "Révolution gilets jaunes" avec le poing levé, quand un autre a été exfiltré en criant "Vive Marine".
Philippe fixe les règles de la campagne pour ses ministres
Des déplacements ministériels restreints au minimum et soumis à l'approbation du Premier ministre, une participation aux déplacements de campagne encouragée mais hors tout moyen public : Édouard Philippe a fixé les règles à ses ministres pour la période de réserve des élections européennes qui commence ce lundi. Ces règles ont été fixées dans une circulaire du Premier ministre envoyée dès le 19 février, révélée par Le Figaro et dont l'AFP a obtenu copie.
Citant "l'usage" que les ministres ne se déplacent pas dans le cadre de leurs fonctions gouvernementales à l'approche d'élections, le chef du gouvernement leur demande de s'y "conformer". "Si de tels déplacements vous paraissaient néanmoins indispensables à l'accomplissement normal de vos fonctions, mon accord préalable sera requis", et devra être demandé par l'intermédiaire du secrétariat général du gouvernement, précise Édouard Philippe. En revanche, ces règles ne font "aucunement obstacle" à ce que les membres du gouvernement participent à la campagne électorale "en dehors de l'exercice de vos fonctions ministérielles", souligne le Premier ministre. Mais "le programme de vos déplacements doit, dans ce cas, exclure toute utilisation des moyens publics", insiste Édouard Philippe.