Dans sa propre tribune, le patron des Républicains Laurent Wauquiez répond samedi à l'approche "binaire" d'Emmanuel Macron sur l'Europe qu'il juge "stérile", affirmant qu'"un autre choix est possible" et que la France "doit d'abord se redresser".
"Le président fait courir à notre démocratie et à l'Europe un lourd danger". "Il y a un autre chemin pour l'Europe", proclame Laurent Wauquiez en exergue de cette tribune publiée sur le site du quotidien Le Monde, quatre jours après la tribune du chef de l'État "aux citoyens européens", qui a marqué le début de l'offensive de La République en marche pour les élections européennes du 26 mai. Chez Emmanuel Macron, le président de LR considère que "les postures peuvent varier, passant du fédéralisme à la protection, mais la volonté d'enfermer le débat européen dans un choix binaire reste intacte", entre "proeuropéens et antieuropéens, progressistes et nationalistes, sauveurs et destructeurs". Mais "avec ce manichéisme, le président fait courir à notre démocratie et à l'Europe un lourd danger", prévient-t-il.
"La France a rarement été aussi isolée". "En deux ans, Emmanuel Macron n'est parvenu à aucun progrès sur la scène européenne" et "pire, la France a rarement été aussi isolée et l'accueil glacial de sa tribune n'en est qu'un symptôme supplémentaire", pointe Laurent Wauquiez. Et de lancer : "Si la France veut refonder l'Europe, elle doit d'abord se redresser" alors qu'elle est devenue "l'homme malade de l'Europe".
D'après le dirigeant, dont le parti oscille entre 8 et 14% dans les sondages pour ce scrutin, "la seule réponse qu'on apporte (aux Français), c'est soit toujours plus de l'Europe que vous ne voulez pas, soit plus d'Europe du tout". "Il est temps de sortir de cette binarité stérile".
"L'Europe doit s'appuyer sur les nations". Sur les thèmes populaires à droite et développés par Emmanuel Macron, Laurent Wauquiez livre sa propre vision. Notamment "contre l'immigration de masse, nous proposerons une double protection : une protection aux frontières européennes pour ramener tous les bateaux de passeurs sur les côtes africaines, et une protection aux frontières nationales pour empêcher les entrées illégales en France". Sur la politique de concurrence, "quand le président se découvre partisan de la préférence européenne, je suis heureux de constater que celui qui a bradé Alstom à l'américain General Electric corrige son approche et rejoint nos positions", tacle le patron de LR. De façon générale, à ses yeux "c'est une faute de vouloir se débarrasser de la France dans l'Europe. L'Europe doit et devra s'appuyer sur les nations pour grandir et réussir".