Le retour au calme devient de plus en plus concret en Nouvelle-Calédonie. Après les émeutes qui ont secoué l'archipel ces deux dernières semaines, le territoire situé à 17.000 kilomètres de Paris n'est plus en État d'urgence depuis ce mardi matin. Ce dernier a été levé pour permettre aux partis politiques de réunir leurs troupes, de se rendre sur les barrages et d'appeler au calme. Mais les émeutiers ne désarment pas, entravant encore de nombreux axes routiers et menaçant toujours plusieurs quartiers de Nouméa.
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"On n'a pas fait tout ça pour rien"
Aux commandes, la CCAT, la Cellule de coordination des actions de terrain, une organisation indépendantiste créée en 2023 par plusieurs partis, syndicats et associations. Son président, Christian Tein, a rencontré Emmanuel Macron lors de sa visite éclair à Nouméa. Mais alors que le chef de l'État cherche à prôner l'apaisement, le chef du mouvement n'a pas l'intention d'apaiser les tensions, souligne un enregistrement réalisé au lendemain de la rencontre avec le président de la République et qu'Europe 1 a pu se procurer.
Dès le début du compte-rendu de sa rencontre avec Emmanuel Macron, Christian Tein est formel : le face-à-face avec les forces de l'ordre françaises n'est pas terminé. "Il ne faut rien lâcher. On n'a pas fait tout ça pour rien. On a mis 80 ans d'économie coloniale à genou", se félicite-t-il. "Donc, on va maintenir un niveau de pression dans les deux prochains mois, pendant la mission de médiation. Il n'est pas question de desserrer fortement l'étau", poursuit-il.
Un seul objectif
Et dans son compte-rendu, pas question de parler de Nouvelle-Calédonie, mais bien de Kanaky avec à sa tête, des Kanaks, le peuple originel de l'île. "Il faut qu'on arrête de se faire des petits plaisirs entre nous. Aujourd'hui, il faut se consacrer à la Kanaky !", s'exclame-t-il devant les participants.
Pour cela, Christian Tein pousse la logique jusqu'au bout avec, dans sa ligne de mire, l'obtention des pouvoirs régaliens. "L'accord de Nouméa, c'est aujourd'hui qu'on doit regarder les transferts des dernières compétences régaliennes. Il faut travailler sur cette partie. Quelle est la date des transferts des uns et des autres ? Quel calendrier ?", insiste-t-il. L'objectif du président de la CCAT est plus que jamais clair : l'indépendance pleine et entière du territoire.