La ministre déléguée en charge de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher soutient la menace européenne d'un blocage des exportations du vaccin AstraZeneca. 1:08
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Jonathan Grelier avec AFP , modifié à
La présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen a menacé samedi de bloquer les exportations du vaccin AstraZeneca à cause des retards de livraison au sein de l'Union européenne. "Je soutiens" cette proposition, affirme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie, lundi sur Europe 1. 
INTERVIEW

La France s'engage dans le bras de fer entre l'Union européenne (UE) et le laboratoire AstraZeneca, qui produit l'un des vaccins contre le Covid-19. Au deuxième trimestre, ce laboratoire devrait ainsi livrer 70 millions de doses de son vaccin à l'UE, beaucoup moins que les 180 millions promises dans le contrat. Celui-ci prévoit aussi la livraison de doses produites à la fois sur le territoire de l'UE et au Royaume-Uni, mais rien n'a été reçu en provenance d'outre-Manche du côté européen. Ce qui a provoqué le courroux de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Samedi, elle a menacé de bloquer les exportations de ce vaccin, notamment vers le Royaume-Uni.

"Je soutiens la proposition d'Ursula Von der Leyen", affirme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie, lundi au micro de Patrick Cohen, sur Europe 1.

"Nous entendons que ce contrat soit honoré avec AstraZeneca"

Selon elle, la raison est "très simple". "Nous avons signé un contrat dans les mêmes termes que le Royaume-Uni et nous entendons que ce contrat soit honoré avec AstraZeneca", poursuit-elle. A défaut de quoi les exportations du vaccin pourraient donc être bloquées, notamment vers le Royaume-Uni.

Alors que le laboratoire "aura livré à la fin du mois de mars 25% des doses prévues dans son contrat", "nous avons de toute façon la possibilité" de mettre en œuvre un blocage, insiste la ministre. Elle souligne d'ailleurs que les 27 sont "dotés d'un instrument de blocage des exportations".

"Le chacun pour soi, dans cette lutte contre la pandémie, est contre-productif. L'épidémie, elle, est mondiale et la génération de variants est mondiale. D'ailleurs, les variants se sont exprimés souvent en dehors de l'Union européenne. Néanmoins, ils arrivent dans l'Union européenne. Donc, il nous faut un minimum de solidarité pour vacciner le maximum de personnes. Mais lorsque les contraintes ne sont pas respectées, nous sommes capables de prendre nos responsabilités et de faire en sorte que les mesures extraordinaires s'appliquent. C'est ce que nous faisons dans le cas d'AstraZeneca", développe encore la ministre.

"Il ne s'agit pas d'interdire à tout-va"

"Nous en usons avec mesure, car les chaînes d'approvisionnement sont mondiales", nuance toutefois Agnès Pannier-Runacher. "Il ne s'agit donc pas d'interdire à tout-va." Reste que pour la ministre, les retards de livraison d'AstraZeneca ne peuvent "se justifier par des difficultés industrielles dans cette proportion". D'autant plus que le Royaume-Uni n'a pas enregistré de tels retards. Pour Agnès Pannier-Runacher, il est donc "important de faire en sorte qu'AstraZeneca applique son contrat et apporte des doses additionnelles à l'UE dans les plus brefs délais".