"Après un an de peine, d'efforts, de fierté et d'actes héroïques", Emmanuel Macron a "appelé à la mobilisation de chacun" pendant le mois d'avril afin de lutter contre l'épidémie de Covid-19. Le chef de l'État s'est donc adressé aux Français mercredi pour annoncer de nouvelles mesures afin de freiner la troisième vague de coronavirus, alors que le pays dénombre plus de 5.000 cas graves en réanimation, soit plus que le pic de la deuxième vague. Europe 1 vous résume l'essentiel de ces mesures.
Un confinement national pour un mois
Après avoir rappelé le cap tenu par le gouvernement pendant un an, le président a indiqué que le pays "est entré dans une course de vitesse", entre la vaccination et la propagation du variant britannique. Si les mesures prises jusqu'à présent dans les 19 départements ont eu un effet, il n'est pas suffisant, a expliqué le chef de l'État. "Il faut donc fixer un nouveau cadre", selon Emmanuel Macron, qui passe par "un effort supplémentaire". Un effort qui se concrétise par l'extension du confinement "à tout le territoire métropolitain". "Plus aucune région n'est épargnée, partout le virus augmente", a ajouté le chef de l'État. Un tour de vis qui entre en vigueur dès samedi soir et pour quatre semaines. Le couvre-feu à 19h reste en vigueur. Par ailleurs, les déplacements entre les régions seront autorisés durant le week-end de Pâques.
Une attestation de déplacement à partir de 10km de son domicile
Comme c'est actuellement le cas pour 19 départements, l'attestation de déplacement ne sera nécessaire qu'à partir de 10 kilomètres du domicile en journée. "Nous faisons le choix de la confiance, de la responsabilité et, si je puis dire, de la respiration", a expliqué le chef de l'État. Une pièce d'identité à l'adresse de votre lieu de résidence ou un justificatif de domicile suffit pour se déplacer dans ce périmètre. En revanche, au-delà de cette limite ou après 19 heures, une attestation est nécessaire.
Fermeture pendant trois semaines des crèches, écoles, collèges et lycées
"La semaine prochaine [du 5 au 11 avril, ndlr], les cours pour les écoles, collèges et lycées se feront à la maison, sauf pour les enfants des soignants et de quelques autres professions qui seront accueillis", a indiqué le président. "Les deux semaines suivantes, soit à partir du 12 avril, la France entière, quelle que soit la zone [A, B, ou C, ndlr], sera placée en vacances de printemps. La rentrée aura donc lieu pour tous le 26 avril : physiquement pour les maternelles et les primaires, à distance pour les collèges et les lycées. Le 3 mai, les collégiens et les lycéens pourront retrouver physiquement leur établissement, le cas échéant avec des jauges adaptées." Mais les étudiants pourront continuer à se rendre à l'université une journée par semaine, a précisé Emmanuel Macron.
Le chômage partiel prolongé
En réaction à la fermeture des écoles, "l'accompagnement économique et social sera au rendez-vous", promet le président de la République. "Les parents qui devront garder leurs enfants et ne peuvent pas télétravailler auront droit au chômage partiel. Par ailleurs, tous les dispositifs actuellement en vigueur seront prolongés le plus tard possible", pour les salariés, les commerçants, les indépendants, les entrepreneurs et les entreprises.
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La liste des commerces autorisés inchangée
Les commerces qui sont actuellement fermés dans 19 départements particulièrement touchés par la troisième vague le seront aussi dans tous les autres en métropole. "Les commerces seront fermés sur tout le territoire métropolitain, selon la liste déjà définie dans les 19 départements aujourd'hui concernés", a déclaré Emmanuel Macron dans son allocution télévisée. Selon Bercy, cette mesure concerne 150.000 commerces, et a un coût estimé à 11 milliards d'euros par mois.
De nouveaux lits en réanimation
Emmanuel Macron a également annoncé des "renforts supplémentaires" en réanimation pour faire face à l'afflux de malades graves du Covid-19 et passer "dans les prochains jours" à plus de 10.000 lits, contre 7.665 actuellement. "Je veux ici remercier les étudiants en médecine, les retraités, le service de santé des armées, tous les volontaires de la réserve sanitaire. Tous sont mobilisés, seront mobilisés de manière accrue pour porter dans les prochains jours, notre capacité à un peu plus de 10.000 lits", a-t-il déclaré, évoquant l'ouverture de nouvelles capacités d'accueil dans certains hôpitaux parisiens, pour éviter notamment de "trop déprogrammer" des opérations chirurgicales.
La vaccination étendue à tous les plus de 50 ans le 15 mai
La vaccination contre le Covid-19 sera élargie à toutes les personnes âgées de plus de 60 ans le 16 avril, puis à toutes celles de plus de 50 ans le 15 mai, a annoncé le chef de l'État. "A partir du 16 avril, les premiers rendez-vous seront ouverts pour les personnes qui ont entre 60 et 70 ans", puis "à partir du 15 mai (...) pour nos concitoyens qui ont entre 50 et 60 ans". Suivra "à partir de la mi-juin (...) l'ensemble des Français de moins de 50 ans", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'une "stratégie spécifique sera par ailleurs prévue pour toutes les professions les plus exposées, en particulier nos enseignants, mais aussi nos forces de l'ordre et plusieurs autres".
"Nous tiendrons l'objectif que je nous ai fixé", a-t-il insisté, "à savoir que d'ici à la fin de l'été, tous les Français de plus de 18 ans qui le souhaitent pourront être vaccinés".
Macron admet avoir "commis des erreurs" dans la gestion de la crise
Quelque heures après le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, Emmanuel Macron a lui aussi admis avoir "commis des erreurs" dans la gestion de la crise sanitaire. Mais il assure avoir aussi "appris", quelques jours après avoir pourtant refusé tout "mea culpa" pour avoir décidé fin janvier de ne pas reconfiner. "À chaque étape de cette épidémie, nous pourrions nous dire que nous aurions pu faire mieux, que nous avons commis des erreurs. Tout cela est vrai", a déclaré le président. "Mais je sais une chose : nous avons tenu, nous avons appris, et nous nous sommes à chaque fois amélioré".
Réouverture à partir de mi-mai de certains lieux de culture et terrasses
"Dès la mi-mai, nous recommencerons à ouvrir avec des règles strictes certains lieux de culture", a également annoncé le chef de l'État. "Nous autoriserons sous conditions l'ouverture de terrasses, et nous allons bâtir entre la mi-mai et le début de l'été, un calendrier de réouverture progressive pour la culture, le sport, le loisir, l'événementiel, nos cafés et restaurants..."