EDF recevra au moins 400 millions d'euros de l'Etat pour la fermeture anticipée de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) l'an prochain, auxquels s'ajoutent des sommes variables représentant son manque à gagner, a annoncé lundi l'entreprise.
"Protocole d'indemnisation"
EDF a indiqué dans un communiqué avoir "adressé au ministre chargé de la Transition écologique et solidaire et à l'Autorité de sûreté nucléaire la demande d'abrogation d'exploiter ainsi que la déclaration de mise à l'arrêt définitif des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim". Cette demande prévoit un arrêt du réacteur n°1 le 22 février et du réacteur n° 2 le 30 juin 2020. Ces dates correspondent au calendrier annoncé la semaine dernière par la secrétaire d'Etat à la Transition écologique, Emmanuelle Wargon.
EDF ajoute avoir signé avec l'Etat le "protocole d'indemnisation" pour dédommager l'entreprise de cette fermeture anticipée. Il se traduira par un versement proche de 400 millions d'euros sur les quatre ans suivant l'arrêt de la centrale pour les dépenses liées à sa fermeture. L'Etat versera ensuite des sommes "correspondant à l'éventuel manque à gagner", c'est-à-dire les bénéfices qu'auraient apportés les volumes de production jusqu'en 2041. Cette date correspond à ce qui aurait été la sixième visite décennale de l'installation.
Des sommes revues à la hausse
En 2016, le gouvernement de l'époque avait proposé de 80 à 100 millions d'euros en contrepartie de la fermeture anticipée de la centrale nucléaire. L'année suivante, un protocole avait nettement revu en hausse ces sommes, avec un dédommagement fixe d'environ 490 millions, plus une part additionnelle reflétant le manque à gagner.
Mise en service en 1977, Fessenheim est la doyenne des centrales encore en activité en France. Sa fermeture, une promesse de l'ex-président François Hollande, devait intervenir initialement fin 2016, mais a été reportée à plusieurs reprises. La France veut réduire à 50% (contre 71,7% l'an dernier) la part du nucléaire dans sa production électrique. Cet objectif a été repoussé de 2025 à 2035 dans la loi énergie climat qui vient d'être adoptée par le Parlement.