"Ma mort m’appartient-elle ? Je ne suis pas sûr d’avoir la réponse", s’interrogeait l’an dernier Emmanuel Macron après une rencontre avec le Pape au Vatican. Un an plus tard, le locataire de l’Élysée semble toujours se poser la question. Le projet de loi sur la fin de vie est toujours en cours d’écriture et devrait être présenté courant février. Dans une version provisoire du texte, qui a fuité dans la presse, l’exécutif ouvrirait la porte au suicide assisté et à l’euthanasie… sans prendre en compte les limites fixées par les soignants. Un exemple parmi d'autres qui révèle une fois de plus les ambiguïtés du chef de l’État sur la question.
"Donner la mort n’est pas un soin"
Et la ministre chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, tente d’y répondre à sa place. C’est elle qui planche sur la rédaction du projet de loi. D'ailleurs, le choix des mots révèle un parti pris, mais toujours en entretenant le flou. Le texte préférant parler "d’aide à mourir" plutôt que "d’euthanasie". Il s’agit pourtant de cela avec la possibilité du concours des soignants. "Un médecin, un infirmier" ou un "proche" pourraient intervenir lorsque le malade "n’est pas en mesure physiquement" de s’administrer la dose létale.
"Il s’agit d’une légalisation de l’euthanasie tout court", fustige Claire Fourcade, la présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs. 18 organisations de soignants ont exprimé dans un communiqué leur inquiétude et leur consternation. "Donner la mort n’est pas un soin", ont-elles ainsi estimé.