Fin de vie : des malades dénoncent une pression morale croissante
À la veille du vote sur la fin de vie, plus de 150 personnes se sont rassemblées devant l’Assemblée nationale pour dénoncer la pression morale que ferait peser une loi sur l’aide à mourir. Des malades, comme Edwige, atteinte de Parkinson, redoutent un regard culpabilisant sur ceux qui choisissent de vivre.
L’Assemblée nationale s’apprête à voter deux textes clés sur la fin de vie, l’un sur les soins palliatifs, l’autre sur l’aide à mourir. Plus de 150 personnes se sont rassemblées cet après-midi devant le Palais Bourbon. Parmi elles, des malades et handicapés, qui craignent de devenir les premières victimes d’une pression sociale difficile à supporter.
Ils se font appeler "les éligibles" : des personnes lourdement handicapées ou atteintes de maladies dégénératives. Ils redoutent que la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté ne les pousse, indirectement, à justifier leur choix de rester en vie.
Parmi eux, Edwige, 56 ans, atteinte de la maladie de Parkinson. Pour elle, l’adoption de cette loi serait une double peine. "Le premier combat, c’est celui de la maladie : perte de motricité, d’équilibre, de la voix. Et là, on me rajoute un deuxième combat, c’est celui du regard culpabilisant de la société", confie-t-elle au micro d’Europe 1.
Un débat qui interroge la morale collective
Edwige redoute qu’une loi en faveur de l’aide à mourir n’installe une norme implicite. "Dès lors qu’une loi est votée, elle a un caractère moral. Si la morale, c’est d’euthanasier les gens… choisir de vivre quand on est malade deviendra presque immoral", ajoute-t-elle.
Ce témoignage poignant, comme d’autres entendus cet après-midi, résonne à l’heure où les députés s’apprêtent à se prononcer sur un sujet éthique majeur, qui bouleverse autant qu’il divise.