L'heure de faire des économies a sonné ! Emmanuel Macron a réuni les cadres de sa majorité mercredi pour un dîner à l'Élysée. À l'ordre du jour : la situation alarmante des finances publiques. La date est cochée dans les agendas des ministres : l'Insee dévoilera sa première estimation du déficit public de l'année 2023 mardi prochain.
La première estimation de l'Insee, une bombe à retardement ?
Signe que l'ambiance n'est pas à la sérénité, un cadre de la majorité résume le dîner de mercredi comme s'il s'agissait de "préparer la riposte". Une riposte face à des chiffres qui pourraient bien avoir l'effet d'une bombe à trois mois des Européennes.
Bercy tente en effet d'anticiper les prévisions de l'Insee et table sur un déficit public de l'ordre de 5,5% du produit intérieur brut (PIB). Un séisme puisque l'objectif fixé était de ne pas dépasser 4,9%. La France serait alors le cancre de la zone euro, ce qui pourrait avoir comme conséquence la dégradation des notes établies par les agences Fitch et Moody's.
L'exécutif marche sur un fil
Un camouflet pour Emmanuel Macron qui a toujours fait de l’économie sa priorité. Une perspective qui sème la panique en Macronie. "Chacun y va de sa proposition, ça part dans tous les sens !", s’emporte un conseiller. D'autant plus que les pistes d’économies sont limitées. "Il n'y a que sur les dépenses sociales que l'on peut vraiment agir", s'inquiète un autre. Et la menace des Républicains de déposer une motion de censure sur le prochain texte budgétaire fait craindre le pire. "Ça fait peur ! L'enjeu est politique", s'alarme un ministre à la sortie du palais de l'Élysée, conscient que ce gouvernement marche sur un fil.