Relancer la Fondation de l'islam de France, d'accord, mais pas sous la tutelle de Jean-Pierre Chevènement. Daniel Cohn-Bendit s'est insurgé, mardi matin sur Europe 1, de la décision du gouvernement, qui souhaiterait placer l'ancien ministre de l'Intérieur à la tête de cette institution.
"Une erreur éthique qui devient une erreur politique". "Ce n'est pas l'homme adéquat", a tranché l'ancien eurodéputé écologiste. Selon lui, imposer un homme non-musulman pour diriger une Fondation consacrée à l'islam relève du "colonialisme". "On met [aux musulmans] un tuteur qui s'appelle monsieur Chevènement. C'est une erreur éthique qui devient une erreur politique."
Favoriser "l'islam des Lumières". Mieux aurait valu, pour Daniel Cohn-Bendit, placer un musulman à la têt de la Fondation. "On aurait pu mettre un binôme, un chercheur et une chercheuse venant de l'islam" par exemple, a-t-il estimé. "Aujourd'hui, on a besoin de donner une institution [et les moyens] aux musulmans qui se battent pour l'islam des Lumières de [lutter] contre le fondamentalisme." Selon lui, il n'est pas trop tard. "Le gouvernement peut changer, rattraper son erreur et donner un autre job à monsieur Chevènement s'il en a besoin", a-t-il conclu non sans une pointe d'ironie.