Les temps sont durs pour Marlène Schiappa. Il est reproché à la secrétaire d’État d’avoir donné de l’argent public à des associations qui ont utilisé, sans contrôle, le fonds Marianne. Il s'agit d'un fonds public de plus de 2 millions d'euros levé en avril 2021 pour lutter contre les "dérives séparatistes" après l’assassinat de Samuel Paty en octobre 2020. Au total, 17 associations censées lutter contre ce phénomène, ont reçu des versements. Parmi elles, deux ont été plus subventionnées que les autres : la première, l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), a reçu 355.000 euros, et la seconde, Reconstruire le commun, 330.000 euros.
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Aucun lien avec la lutte contre le séparatisme
Ce qui pose problème est que ces deux associations n’ont aucun lien avec la lutte contre le séparatisme. Aussi, deux membres de la première association, dont le journaliste Mohamed Sifaoui, auraient touché des salaires de 120.000 euros. Il est également reproché à la seconde organisation de s’être servi de l’argent public pour produire des contenus politiques orientés, dont des vidéos critiques envers des candidats de gauche, opposés au chef de l’État, pendant les campagnes présidentielles et législatives de 2022.
Visée par certains de ces contenus - certaines vidéos relayaient le fameux hashtag #SaccageParis, la maire de Paris Anne Hidalgo, a riposté mardi en portant plainte pour détournement de fonds publics, abus de confiance et infraction à la législation du code électoral.
Une commission d'enquête flash demandée par les sénateurs socialistes
Marlène Schiappa, mise en cause, nie toute responsabilité. Selon la secrétaire d'État chargée de l'Économie sociale, le fonds Marianne était géré par une organisation indépendante, et donc pas par elle. Mais d’après les membres d’autres associations, toutes les subventions octroyées ont été très surveillées, laissant peu de place à un manque de contrôle. Il semble donc que Marlène Schiappa ne pouvait pas ne pas savoir.
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Enfin, une commission d’enquête flash a été demandée par le groupe socialiste au Sénat qui exige l’accès aux documents d’ici mercredi soir, 18 heures. Peu après l'affaire de la Une de Playboy, c'est un nouveau coup dur pour la secrétaire d’État qui ne fait pas l’unanimité au gouvernement et n’a pour le moment reçu aucun soutien appuyé.