Les bons comptes font les bons amis. Alors que la droite aborde la rentrée politique sous le signe de la division, le règlement des conflits d'argent chez les Républicains évacue au moins un motif de bisbille. Le parti, qui a perdu une large source de subsides après un revers historique aux législatives, a finalement réussi à récupérer une partie de la cagnotte de 3,3 millions d'euros récoltée par François Fillon pendant la campagne présidentielle, selon une information du Parisien.
Campagne de dons. En février, le trésorier du parti, Daniel Fesquelle, s'était alarmé auprès de plusieurs médias de la campagne de dons menée au nom de François Fillon. L'argent récolté était alors redirigé vers le micro-parti du candidat à la présidentielle, Force républicaine, et non vers LR qui lui avait pourtant accordé un prêt de 5 millions d'euros et versé 10 millions d'euros sur l'argent réuni grâce à la primaire (2 euros de participation par électeur) pour pouvoir conduire la bataille présidentielle. "Cet argent nous revient, j'en discuterai avec Fillon", avait notamment averti le trésorier dans les colonnes du Canard enchaîné.
Une partie de la somme reversée à LR. Fin juillet un accord était finalement conclu avec l'intermédiaire de Bruno Retailleau, proche de l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, pour que Force républicaine reverse aux Républicains une partie de l'argent non dépensé. Pourquoi une partie seulement ? Parce qu'"il y a des Françaises et des Français qui ont donné à François Fillon qui n'auraient jamais donné à LR", expliquait alors le bras droit du candidat malheureux sur RTL. Dans la foulée, Daniel Fesquelle se félicitait auprès de l'AFP de pouvoir récupérer "un million d'euros".
Un parti fortement endetté. Ce ne sont finalement "que" 900.000 euros qui ont été rétrocédés au parti sur les 1,9 million non dépensés (3,3 millions avaient été récoltés) par l'association de François Fillon, révèle lundi Le Parisien. Une somme non négligeable, mais une goutte d'eau au milieu des 55 millions d'euros de dettes du parti.